C’est l’une des priorités de son programme. Le candidat du MoDem pour la présidentielle a détaillé jeudi soir sur France 2 le détail des économies qu’il prône pour réduire la dette de la France. François Bayrou a assuré pouvoir réaliser 100 milliards d’économie.
Supprimer des niches fiscales
Première mesure : supprimer "la défiscalisation des heures supplémentaires", instaurée en 2007 à l'initiative de Nicolas Sarkozy. "C'est le fait que le revenu qui vient des heures supplémentaires est exonéré d'impôt alors que le revenu qui vient d'une entreprise qui ne fait pas d'heures supplémentaires est soumis à l'impôt : ce n'est pas juste", a assuré François Bayrou. En effaçant tout bonnement cette mesure, le candidat centriste a chiffré à 1,8 milliard d'euros le gain pour les finances de l'Etat.
François Bayrou a également annoncé qu’il s’attaquerait aux niches fiscales. Il a notamment cité "la niche Copé" qui exonère d'impôt les plus-values réalisées par une entreprise lors de la vente d'une filiale, qu'il a chiffré à 6 milliards d'euros. Le président du MoDem s'est aussi prononcé pour la réduction "d'une niche très peu identifiée" : la déductibilité des emprunts en cas de "leverage buy out" (LBO, c’est-à-dire, le rachat d'une entreprise à crédit par l'endettement, ndlr).
Quelque dix autres milliards d'euros seraient obtenus par "un rabot" de 15% sur l'ensemble des autres niches fiscales, a indiqué le leader centriste.
La suppression d’1 poste de fonctionnaire sur 3
Quant au cas des fonctionnaires, François Bayrou a expliqué qu'il n'appliquerait pas la règle du non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite "à l'aveugle". Alors que le président-candidat Nicolas Sarkozy a dit vouloir maintenir la suppression d’un poste sur deux, François Bayrou a estimé "qu'un poste sur trois, c'est possible".
Le leader centriste a ensuite rappelé son intention de ne pas augmenter l'ensemble des dépenses publiques pendant deux ans. Il a cependant précisé qu'il ne souhaitait pas pour autant geler le salaire des fonctionnaires.
"Le travail est sous-payé en France"
Concernant le redressement de la production française, François Bayrou a plaidé pour le retour "à une stratégie nationale de production", citant en exemple la réussite d'Airbus. "Il faut reconstruire un commissariat au plan que j'ai appelé commissariat aux stratégies", a-t-il lancé. Et, il faut défendre l'image de marque des produits français.
Le leader centriste a en revanche dit "ne pas croire que la France avait un problème de coût du travail". "Je pense même que le travail est sous-payé en France", a-t-il même relevé.