Y aura-t-il un "effet Zénith" pour François Bayrou, comme il y a eu un "effet Bourget" pour François Hollande et un "effet Bastille" pour Jean-Luc Mélenchon ? Dimanche, le candidat du MoDem a en tout cas rempli son Zénith. Devant près de 6.000 personnes, François Bayrou est revenu sur le drame de Toulouse, et a détaillé ses 100 premiers jours, s’il était élu président de la République, le 6 mai prochain.
François Bayrou, qui avait décidé la semaine dernière de ne pas interrompre sa campagne, est longuement revenu sur le drame de Toulouse, pointant du doigt les éventuelles failles dans la surveillance de Mohamed Merah. "Quand à Toulouse un assassin désaxé, dont on apprend qu'il était repéré par tous les services, identifié et sur la liste noire des services de renseignement américains, peut se constituer un arsenal d'armes de guerre, s'entraîner, commettre ces meurtres, les plus horribles de ces dernières années, sans que nul ne soit en alerte, alors la République a des questions à se poser", a-t-il lancé, avant d'affirmer : "La République, si elle ne se pose pas de questions, ne fait pas son devoir".
Bayrou se présente comme "le candidat de l'espoir"
Le leader centriste a annoncé dimanche qu'il ferait, s'il était élu le 6 mai, de "la lutte contre le trafic d'armes (...) une priorité de l'action publique". Mohamed Merah avait en sa possession un arsenal d'armes de guerre. "Tout le monde dit que les armes de guerre circulent librement, depuis des années, en France et particulièrement dans les quartiers. Apparemment, tout le monde s'en accommode. Or, ceci n'est pas acceptable", a dénoncé François Bayrou.
Le leader du MoDem s'est ensuite présenté comme le candidat de "l'espoir", renvoyant dos à dos ses concurrents de l'UMP et du PS. "La réussite du changement est impossible avec Nicolas Sarkozy" dont le quinquennat a été marqué "par l'injustice et l'esprit de clan". Elle n'est pas non plus possible avec François Hollande et le "programme abracadabrant" de son parti, a expliqué le président du MoDem. François Bayrou a de nouveau lancé un appel à l’union nationale, "seule chose à faire, devant un défi national".
François Bayrou a enfin détaillé ses 100 premiers jours. "Elu président de la République le 6 mai, j'organiserai le 10 juin, jour du premier tour de l'élection législative et en même temps que celle-ci, un référendum de moralisation de la vie publique en France", a-t-il déclaré. "Avant le 14 juillet, le gouvernement préparera une loi de finances rectificative qui portera sur des économies dans le fonctionnement de l'Etat, la création d'un point de TVA et l'abaissement des niches fiscales", a détaillé François Bayrou.