"La séquence Hollande s'est achevée, la séquence Sarkozy s'achève, nous entrons dans notre séquence à nous", a confié François Bayrou, aux Echos, quelques heures avant sa conférence de presse précisant le calendrier et le financement de son programme économique. Après le discours de François Hollande au Bourget et l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, le "troisième homme" de la présidentielle de 2007 veut se refaire une place entre les deux favoris.
Les derniers sondages lui sont aussi moins favorables, pour la première fois depuis plusieurs mois. Dans une enquête IFOP, réalisée les 29 et 30 janvier, François Hollande perd 1 point, à 11,5 %. Même tendance enregistrée dans une étude BVA, où le candidat du MoDem perd également du terrain, avec un point en moins.
Pour occuper l'espace médiatique, le candidat du MoDem a donc organisé une conférence de presse, mercredi. Objectif ? Préciser son programme économique, pourtant déjà en grande partie dévoilé, et se placer en opposant direct à Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Bayrou égratigne Hollande et Sarkozy
"Tous ceux qui prétendent qu'on peut à nouveau dépenser, qu'il n'est pas besoin de faire des économies, ceux-là une nouvelle fois mentent et trompent", a-t-il déclaré, depuis le siège du MoDem. "François Hollande est dans ce jeu, Nicolas Sarkozy est dans ce jeu. Je serai dans cette élection le parti de la vérité. Notre ennemi, c'est le surendettement, notre ennemi c'est le chômage et nous allons les vaincre, ces deux ennemis avec une politique d'ensemble, une méthode précise, un calendrier, et les Français auront donc les moyens de vérifier les résultats", a lancé François Bayrou.
François Bayrou a renvoyé dos à dos ses deux concurrents. L'annonce par le président d'une augmentation de la TVA pour financer la protection sociale constitue une augmentation d'impôts déguisée et les 20 milliards d'euros de dépenses nouvelles voulues par François Hollande sont une "course à l'abîme", a estimé le candidat du MoDem.
20 propositions économiques
Sous la forme de 20 propositions programmatiques, François Bayrou a décliné ses perspectives pour permettre d'équilibrer les finances publiques de la France dès 2016 et de "réarmer" le pays sur le plan industriel, seul moyen, selon lui, de faire reculer le chômage.
Pour redresser les finances publiques, François Bayrou propose 50 milliards d'économies et 50 milliards de recettes avec, pour objectif de sortir du surendettement du pays en trois ans, d'ici à la fin 2015.
Concernant les recettes, il suggère un coup de rabot de 20 milliards d'euros sur les niches fiscales, une augmentation de la TVA d'un point à partir de 2012 et, si la croissance n'est pas au rendez-vous, une seconde d'un point en 2014. Il entend également créer deux tranches d'impôt supplémentaires sur le revenu à 45% et 50% (pour les revenus supérieurs à 250.000 euros).
Enfin, sur son cheval de bataille, "le produire en France", le président du MoDem a proposé un "commissariat aux stratégies" rattaché au président de la République, et chargé d'établir les priorités nationales.