Il veut "passer le Kärcher". François Bayrou a appelé dimanche, en clôture des universités d'été de son parti, à nettoyer le monde politique, employant un vocabulaire rappelant celui employé par Nicolas Sarkozy. "On prétendait que les voyous étaient dans les cités et qu'il fallait les nettoyer au Kärcher", mais en réalité, a-t-il martelé, "les voyous, les truands, les trafiquants, on les a installés au cœur de l’État".
Evoquant les "affaires Karachi, Bourgi, Djouri, Guérini, Takkiedine", il a affirmé, devant 1.500 à 2.000 militants : "tout cela nous fait honte". "En France, du haut en bas des pouvoirs, ces réseaux tantôt alliés, tantôt affrontés, ne cessent de mettre en place des ramifications, des tentacules qui enserrent les décideurs politiques et industriels", a-t-il lancé.
Une "majorité centrale"
Et le patron du MoDem de se poser en garant d'une politique "honnête et propre", appelant à l'élection en 2012 d'un président "qui n'ait de compte à rendre à aucun de ces réseaux". Pour conduire ce mouvement de reconstruction de la politique, "il ne suffit pas de changer de camp et de clan, il faut mettre les camps et les clans à leur place, il faut un président de la République indépendant".
Le député des Pyrénées-Atlantiques a appelé à la construction d'une majorité nouvelle qui "ne peut être qu'une majorité centrale". "Les deux majorités classiques souffrent de deux défauts : elles coupent le pays en deux et sont elles-mêmes coupées en leur sein", a-t-il analysé à la tribune.