Le quotidien belge Le Soir torpille avec virulence la stratégie de droitisation de Nicolas Sarkozy dans un édito publié dans l’édition de lundi. Nicolas Sarkozy ne court plus derrière le Front national. Ce dimanche, il l’a rattrapé. "Le président candidat n’avait plus hier pour ses militants qu’un projet et une obsession : pas la croissance, pas la dette mais la Nation, l’identité, la frontière", écrit l’éditorialiste en préambule.
C’est par exemple la nouveau tournant europhobe du président sortant que le quotidien belge condamne. "Mais pourquoi cet homme s’est-il tant battu pour la survie de l’Europe dès lors que les paroles scandées ce dimanche en torpillent l’essence ? ", interroge l’édito ? "Il n’y a sans doute pas là de quoi arracher la victoire mais la manière dont il aura banalisé, exalté ces paroles, aura contaminé les esprits, quoi qu’il se passe le 6 mai. Jouer le nationalisme à l’extrême est un danger total, car on sait comment réveiller l’instinct identitaire mais rarement comment le maîtriser". Et d’interroger, encore : "Et il va en faire quoi, s’il est réélu le président Sarkozy, de son discours antieuropéen et identitaire ? Aller au bout de sa nouvelle logique ? Cela fait froid dans le dos."
Enfin, dans le denier paragraphe de ce billet au vitriol, Le Soir voit dans Nicolas Sarkozy "un homme au service de son ambition, sorte de girouette sans tête". "Il est en train de détruire l’esprit citoyen, de nourrir le racisme, d’exalter les instincts de haine. Dans sa tentative désespérée de quand même emporter cette couronne, il brûle tout sur son passage. Et ne s’en rend même pas compte", conclut le quotidien.