Manipulation ? Coup électoral ? Invité dimanche du Grand Rendez-vous Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France, Olivier Besancenot a balayé toutes les critiques entourant la candidature d'Ilham Moussaïd, "féministe, laïque et voilée", en région PACA jugeant que la polémique était allée trop loin. "C’est un non-évènement" a assuré le leader du mouvement d’extrême gauche. La jeune femme a été choisie pour figurer sur la liste NPA aux élections régionales, dans le Vaucluse. Une candidature qui a suscité une vive polémique dans la classe politique, à gauche comme à droite.
"Une polémique indigne"
"Ce débat là, qui parle de laïcité, de féminisme et d’islamophobie, je suis capable de l’avoir avec tous ceux qui le veulent" a ajouté le leader du NPA. "Une communauté particulière est stigmatisée", a-t-il affirmé. "Vous verrez, après les élections régionales, qu'il n'y a pas qu'au NPA qu'il y a des candidates qui portent un foulard. Vous verrez qu'il y en a au PS, qu'il y en a au parti communiste", a affirmé Olivier Besancenot, faisant référence à des conseillères municipales des ces formations politiques. "Je fait la part des choses entre la polémique, indigne, où on instrumentalise une de nos candidates et le débat qui l’entoure, sur la laïcité, le féminisme, l'islamophobie.
Le débat sur les retraites
A la veille du sommet social à l'Elysée, Olivier Besancenot a lancé un appel à l'ensemble de la gauche pour mener la "bataille" de la défense de la retraite à 60 ans à travers une "collectif unitaire"."Je m'adresse aujourd'hui à tous les responsables politiques de gauche : Martine Aubry, Marie George Buffet, Jean-Luc Mélenchon, Cécile Duflot, Arlette Laguiller, etc. Voyons nous au plus vite pour monter un collectif unitaire pour défendre la retraite à 60 ans (...) dès cette semaine", a lancé le leader anticapitaliste. "Ne capitulons pas avant que la bataille soit menée!", a-t-il aussi affirmé en allusion à la petite phrase de Martine Aubry en janvier sur la possible nécessité de travailler jusqu'à 61, voire 62 ans, qui avait suscité une vive controverse à gauche.
Les régionales
Au sujet des derniers sondages peu favorables au NPA (un sondage paru dimanche matin dans Le Parisien crédite le parti de 3% des voix), Olivier Besancenot s’est voulu réaliste : "On mène une campagne militante, on savait dès le départ les difficultés auxquelles on serait confronté". "Traditionnellement, L’Ile-de-France n’est pas une région facile pour la gauche révolutionnaire", a concédé le leader de l’extrême gauche, qui s’est engagé personnellement dans la campagne des régionales comme tête de liste en Ile-de-France.
Concurrence du Front de Gauche
Interrogé sur la concurrence du Front de gauche qui réunit PCF et Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot a assumé le choix du NPA de ne pas faire alliance avec eux au premier tour des régionales : "On ne va pas refaire le film. La direction du PC et du Parti de gauche nous ont dit que la condition pour un accord national était de participer à des majorités de gestion avec le PS. Pour le NPA, impossible. "Cela aurait été renié notre identité profonde".
Le NPA sera présent dans 21 régions et aura des listes autonomes dans 11 d’entre elles. Dans les autres, le mouvement est allié à d'autres formations de la gauche radicale ou au Front de gauche. "Dans tous les cas, on veut battre la droite" a martelé Olivier Besancenot. Dans l’hypothèse où son parti arriverait à faire 5% des suffrages exprimés au premier tour des régionales, "des accords avec la gauche sont envisageables" a-t-il conclu.