Olivier Besancenot est en cure de silence. Il va soutenir des salariés grévistes, mais ne se fend d’aucune intervention dans les médias depuis l’échec des régionales. Pas une prise de parole sur la situation de son parti alors que certains militants critiquent la stratégie du NPA.
"Un break médiatique"
Ce retrait est nécessaire, pour le numéro deux du parti anticapitaliste, Pierre-François Grond. "Il a choisi de faire un break médiatique. Quand il y a des moments difficiles, il faut savoir prendre de la distance, réfléchir sur ce qui se passe, pour pouvoir rebondir et avoir un second souffle", estime-t-il au micro d’Europe 1. Le retour d’Olivier Besancenot est "une histoire de semaines. Il a envie que le NPA soit à plusieurs têtes, d’une certaine manière."
Car jusqu’à présent, le facteur de Neuilly incarne le parti à lui tout seul. Et sa stratégie d’isolement, qui donne de mauvais résultats, amène plusieurs leaders du parti d’extrême-gauche à réclamer qu’Olivier Besancenot ne soit plus la seule voix audible du NPA
Un porte-parolat collectif
"C’est important, parce qu’Olivier est sur une orientation qui n’est pas seule de tous les militants, insiste Yann Cochin, membre de la direction et partisan du rapprochement avec le Front de gauche. "Il faut une expression plurielle qui reflète les différents courants. Ça se travaille, ça se prépare."
L’un des objectifs du congrès de novembre sera d’ailleurs d’élaborer un vrai porte-parolat collectif. C’est nécessaire mais compliqué si Olivier Besancenot reste omniprésent, admet un membre de la direction. Un de ses proches le confie qu’il va falloir s’habituer à ce que le candidat aux élections présidentielles de 2002 et 2007 ne soit plus là en permanence.