Les migrants découverts en Corse ont versé près d’1 million d'euros, a assuré le ministre.
90 des 123 migrants découverts vendredi matin ont été libérés, a confirmé lundi Eric Besson. "Tout le monde se polarise à juste titre sur la situation humaine et humanitaire. Moi aussi. Mais derrière il y a un trafic très lourd. Les passeurs, dans cette affaire, ont perçu à peu près 1 million d’euros pour faire leur sale travail", a insisté le ministre de l’Immigration, sur Europe 1.
Dénonçant le travail de "mafias particulièrement bien organisées", Eric Besson a expliqué que les auditions des migrants découverts en Corse n’avaient pas permis d’en savoir plus sur leur parcours. "Ce sont des personnes qui visiblement ont été préparées aux auditions, elles ne disent quasiment rien, elles ont fait disparaître tous leurs papiers d’identité, elles ont jeté leur téléphone portable, de façon à compliquer le travail des policiers et de l’enquête", a-t-il assuré.
Un "fléau" pour l'Europe
"Je voudrais que celles et ceux qui disent ‘au fond, il faudrait donner un titre de séjour immédiat avec statut de réfugié’ réfléchissent aux conséquences. L’Europe est face à un fléau majeur, celui de la traite des êtres humains", s’est agacé Eric Besson, tout en assurant que la France était "en pointe dans ce domaine".
Que vont désormais devenir les migrants découverts en Corse ? "Chaque dossier va être traité individuellement " a promis Eric Besson, tout en prévenant qu’il "appliquerait la loi". "Soit on obtient le statut de réfugié, soit on opte pour le retour volontaire", a-t-il listé. Faute de quoi, "on est reconduit dans son pays d’origine", a prévenu le ministre de l’Immigration.
Un arsenal plus répressif
Mais, dans les mois à venir, Eric Besson a indiqué que la loi allait être modifiée, pour mettre en place un "arsenal plus répressif". Parmi les réformes envisagées : créer une "interdiction d’entrée sur le territoire européen automatique pour toute personne [déjà] reconduite dans son pays", mettre en place des sanctions plus lourdes pour les "employeurs utilisant des personnes en situation irrégulières" et "mettre de l’ordre" entre les compétences du juge administratif et du juge judiciaire dans ce type de dossiers.