L'ancien ministre du Budget conteste tout ce qu'on lui reproche. L'avocat de Claire Thibout se félicite.
Après deux jours d'auditions intenses, Eric Woerth, l'ancien ministre du Budget a été mis deux fois en examen dans le cadre de l'affaire Bettencourt. "Depuis le début, tout ce dossier est à charge contre moi, et je le vis comme une profonde injustice. Mais je n'ai pas peur, car j'ai la conscience tranquille", a-t-il affirmé vendredi dans un entretien au Figaro.fr.
Eric Woerth a été mis en examen jeudi à Bordeaux pour "recel" de 150.000 euros qui auraient financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. La veille, il avait déjà été mis en examen pour "trafic d'influence passif" au terme d'une première audition-fleuve d'une douzaine d'heures devant les juges bordelais.
"Il n'y a aucune preuve contre moi"
De son côté, l'avocat de Claire Thibout, l'ex-comptable des Bettencourt, s'est de nouveau félicité samedi que "les soupçons aient changé de camp" concernant sa cliente. Me Antoine Gillot a considéré au micro d'Europe 1 qu'il y a "un certain nombre d'indices concordants qui font qu'aujourd'hui, je pense, le juge d'instruction est absolument convaincu que ma cliente dit la vérité".
Dans les mises en examen d'Eric Woerth, le juge semble en effet s'appuyer sur les accusations de l'ancienne comptable. Cette dernière assure avoir préparé une enveloppe de 50.000 euros pour le gérant de fortune familial Patrice de Maistre, afin qu'il les remette à Eric Woerth, pour la campagne de Nicolas Sarkozy. Selon elle, 100.000 euros de plus sont venus de Suisse dans le même but.
"Le juge fait son métier et je n’ai rien à dire là-dessus. Mais il met en relation des faits qui n’ont rien à voir entre eux. Depuis un an et demi, je démens avec force avoir reçu la moindre espèce", se défend le député UMP. "Mme Thibout reconnaît elle-même n’avoir assisté à aucun échange d’argent me concernant. On exige de moi d’apporter la preuve de ce qui n’existe pas. C’est mission impossible. Essayez, vous verrez !", affirme Eric Woerth.
"D'une manière générale, je conteste tous les faits qui me sont reprochés. Il n'y a aucune preuve contre moi d'une quelconque culpabilité", a-t-il ajouté. "Je n’ai été qu’une seule fois reçu de toute ma vie chez Mme Bettencourt et en présence d’autres personnes", a-t-il affirmé au quotidien.
"Je reçois de nombreux messages de soutien"
Prié de dire s'il se sent soutenu par la majorité, il répond : "Oui, Nicolas Sarkozy et François Fillon m'ont téléphoné avant les auditions, et je reçois de nombreux messages de soutien de tous ordres."
Questionné sur la vision de son avenir politique, le maire de Chantilly a affirmé :"Je ne vais pas pleurer sur le lait renversé. D’autres élus, de droite comme de gauche, sont passés par là. Quand tout cela sera terminé, je reprendrai ma place."
Le député UMP a aussi précisé qu'il va participer à la campagne présidentielle du président sortant "comme parlementaire et comme membre du comité de riposte de l'UMP".