"Il faut réaffirmer les valeurs de l'identité nationale et la fierté d'être français", a insisté Eric Besson dimanche, estimant que les jeunes Français devaient avoir "une fois dans l'année l'occasion de chanter la Marseillaise". Il a annoncé l’ouverture "grand débat" sur l'identité nationale, le 2 novembre dans chacune des 100 préfectures et des 350 sous-préfectures. Il devrait être structuré en deux parties: "identité nationale" et "apport de l'immigration à l'identité nationale".
Sont invités à débattre sur "ce qu'est être Français aujourd'hui", les "forces vives" du pays : les mouvements associatifs, enseignants, organisations syndicales, représentants des chefs d'entreprise, élus locaux, représentants des anciens combattants notamment. Relayées sur le site internet du ministère, les discussions devraient durer deux mois et demi avant un "grand colloque de synthèse". Les réunions seront animées par le corps préfectoral et les parlementaires nationaux et européens
L’annonce d’Eric Besson a suscité de nombreuses réactions. Le leader du MoDem, François Bayrou, a affirmé que "l'identité nationale n'appartenait pas aux politiques". Le député et secrétaire national du PS Jean-Christophe Cambadélis a dénoncé dimanche une "grosse ficelle" à l'approche des élections régionales. Les Verts y voient "une façon d'esquiver sa responsabilité dans l'échec des politiques d'intégration". Le PCF a estimé que ce débat constituait "le retour du pétainisme le plus nauséabond".
"Il n'y a pas une seule façon d'être français. M. Besson a une volonté d'encadrer quelque chose qui a toujours été très divers et fluide, ce qui est insupportable", a pour sa part estimé l'historien Patrick Weil.