Bisphénol A : pas de danger pour Bachelot

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
La ministre de la Santé a de nouveau rejeté le principe de précaution pour les biberons au bisphénol, devant les députés.

Cela fait plusieurs mois que la question de la dangerosité du bisphénol A divise le monde scientifique. Dans une lettre ouverte, le député socialiste Gérard Bapt, président du groupe d'études "santé environnementale", avait demandé à la ministre de la santé Roselyne Bachelot que le dossier du bisphénol A (BPA) soit "reconsidéré" et que l'utilisation de biberons qui en contiennent soit bannie dans les crèches.

Roselyne Bachelot a réaffirmé mercredi devant l'Assemblé nationale que des agences sanitaires avaient conclu à l'"innocuité" des biberons contenant du BPA. La ministre avait déjà estimé fin mars, n’y avait pas lieu d’appliquer le principe de précautionpour cette substance chimique utilisée dans la fabrication du plastique et accusée par certains scientifiques d'être un perturbateur endocrinien.

"Quelques pays dont le Canada, ont interdit cette substance dans les biberons, non pas à la suite d'études scientifiques mais sous la pression de l'opinion publique et d'un certain nombre d'associations", a-t-elle indiqué mercredi. Elle a cependant rappelé qu'elle avait "créé il y a quelques mois un groupe de travail" sur le sujet et qu'elle avait confié "une étude à l'Inserm".

Pour André Cicolella, chimiste et porte-parole du "Réseau environnement santé", les normes sont basées sur une "déontologie discutable" et un "référentiel obsolète". Marie-Christine Favrot, directrice de l'évaluation des risques nutritionnels à l'Agence de sécurité sanitaire des aliments a incriminé la faiblesse méthodologique de ces études.

Le Pr Patrick Fénichel, endocrinologue au CHU de Nice et directeur d'une unité de l'Inserm, a fait valoir que des doses faibles pouvaient avoir des effets toxiques du fait de l'exposition tout au long de la vie, de la multiplication des perturbateurs endocriniens dont les effets se conjuguent et de la prise en compte des périodes critiques d'exposition, comme l'état foetal ou de nourrisson.