La polémique va-t-elle s'éteindre après les démentis officiels ? Après les vives réactions suscitées par les informations de presse annonçant l'ex-ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo à la tête de Veolia Environnement, en lieu et place d'Antoine Frérot, les principaux intéressés de ce dossier sensible sont tous montés au créneau lundi.
Borloo parle de "manipulations"
Quelques heures seulement après la réaction de Nicolas Sarkozy jugeant l'information "absurde", c'est le principal intéressé lui-même, Jean-Louis Borloo qui a démenti son arrivée à la tête de Veolia.
"Si, depuis de nombreux mois, plusieurs groupes nationaux et internationaux m'ont contacté, notamment afin que j'apporte mon analyse de manière informelle sur leurs évolutions et leurs métiers - ce fut notamment le cas, récemment pour Veolia, ni plus ni moins -, tout le reste n'est que supputations, manipulations, voire volonté de nuire", a notamment expliqué l'ex-ministre de l'Ecologie à propos de sa nomination en remplacement du PDG de Veolia Environnement, Antoine Frérot.
"Comme je l'ai toujours indiqué, mon calendrier aujourd'hui reste exclusivement politique. Je confirme d'ailleurs que je n'ai pas décidé de mettre un terme à ma carrière politique et reste concentré sur la construction d'un avenir pour la France", a ajouté le président du Parti radical en affirmant qu'"aucune rumeur ne (le) fera dévier".
Des "rumeurs", dénoncent Proglio et Frérot
De son côté, le PDG d'EDF, Henri Proglio, qui selon plusieurs médias chercherait à évincer le PDG de Veolia Environnement, Antoine Frérot, a déclaré lundi que le groupe de services valait mieux que "ces flots de rumeurs politiques". "Le conseil de Veolia est souverain et l'avenir de l'entreprise mérite mieux que ces flots de rumeurs politiques", a-t-il estimé dans une brève déclaration à l'AFP.
Enfin, le PDG de Veolia Environnement lui-même a dénoncé au même moment une "entreprise de déstabilisation", selon un courrier interne envoyé aux salariés du groupe. "Différents articles parus aujourd'hui dans la presse française évoquent des rumeurs de changement à la tête de notre groupe. Ensemble, nous devons faire face à cette entreprise de déstabilisation", écrit Antoine Frérot, dans une lettre envoyée à l'ensemble des salariés du groupe.
"Absurde" pour Sarkozy
Plusieurs médias avaient publié lundi cette information en évoquant une offensive lancée en coulisses par le patron d'EDF Henri Proglio. Du côté de l'Elysée, la réaction a donc également été épidermique. "C'est absurde", a répondu en un mot Nicolas Sarkozy, balayant l'hypothèse d'une intervention de l'Elysée pour installer l'ancien ministre de l'Environnement à la tête du groupe.
Bernard Tapie, ami proche de Jean-Louis Borloo a également réagi lundi, sur Europe 1 pour défendre l'ancien ministre de l'Ecologie. "Déjà hier (dimanche, ndlr), il a démenti complétement. J’étais là quand il a été interrogé par le journaliste de Libération. Il lui a dit exactement ce que je vous dis : 'si un jour je vais dans le privé, je le ferai, mais ma décision n’est pas prise. Mais en tout état de cause ce ne sera pas Veolia'", a rapporté Bernard Tapie sur Europe 1. "Qu’est-ce qu’il faut faire de plus ? On lui pose la question, il dit non… Aujourd’hui, c'est comme si on ne lui avait pas posé la question. J’étais avec lui, donc c’est pour ça, que je me permets de vous le dire. C’est totalement ridicule", a ajouté Bernard Tapie.
Un tollé dans l'opposition
Cette information avait provoqué lundi matin une cascade de protestations dans les rangs de l'opposition, le prétendant socialiste à l'Elysée François Hollande dénonçant en Nicolas Sarkozy le candidat "des confusions, des arrangements, des compromis".