La lettre qu’a envoyée Jean-Louis Borloo dimanche aux troupes de l’UDI a pris tout le monde, ou presque, de court. Les militants de base comme les leaders du parti centriste n’ignoraient évidemment pas que leur président était en proie à des problèmes de santé, mais l’annonce de son retrait de la vie politique n’en a pas moins constitué une énorme surprise. L’ancien ministre de l’Ecologie avait fait part de ses doutes à son entourage, sans toutefois laisser entrevoir une telle issue.
C'est donc un Yves Jégo étonné, malgré son statut de ténors de l’UDI, qui a réagi sur RMC.
Borloo se retire de la vie politique: "Sa décision nous a surpris, mais ça a beaucoup de panache" Yves Jégo, UDI sur @RMCinfo— Jean-Jacques Bourdin (@JJBourdin_RMC) 7 Avril 2014
Quant à Rama Yade, elle a assuré lundi matin sur Europe 1 avoir encaissé "un choc" en apprenant la nouvelle.
Des problèmes physiques…et moraux. Depuis son hospitalisation, à la fin du mois de janvier, pour une pneumonie aigüe, Jean-Louis Borloo avait tout de même fait part de ses doutes à ses amis, admettant qu’il ne serait pas simple de revenir. Car ses soucis de santé n’en finissaient pas. A sa pneumonie s’est ajoutée une septicémie et des douleurs au dos telles que l’ancien ministre avait parfois du mal à marcher. Et ses problèmes ont eu de grosses conséquences sur le moral. "Ces derniers temps, il était déprimé matin, midi et soir", raconte l’un de ses proches.
La présidentielle encore dans les mémoires. Jean-Louis Borloo avait envisagé de quitter la politique une première fois, en février 2012. Il avait alors tenté de prendre la tête du groupe Veolia, sans succès. Depuis, il avait trouvé une autre source de motivation en créant et en incarnant presque à lui seul l’UDI. Qu’il délaisse finalement aujourd’hui, sans avoir consulté ses proches. Une méthode qui rappelle sa décision de ne pas se présenter à la présidentielle de 2012, prenant là aussi de court son entourage. Du coup, au milieu des éloges publics, en coulisses, l’amertume affleure. "C’est bien un lâchage en plein vol, comme lors de la présidentielle", s’agaçait dimanche un cadre de l’UDI. "Et maintenant, c’est François Bayrou qui va rafler la mise."
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