Jean-Louis Borloo s’active pour déminer le terrain et rassurer. "Dans ces zones, il y a une analyse du risque qui ne peut être faite que maison par maison. Vous pouvez avoir une zone globalement à risque qui ouvre droit à cette solidarité mais dans cette zone, telle ou telle maison particulière peut ne pas être en danger", a-t-il déclaré vendredi matin sur Europe 1.
Après les protestations des sinistrés de Xynthia contre les "zones noires", le ministre de l’Environnement est donc revenu sur son déplacement en Charente-Maritime, jeudi, pendant lequel il a voulu désamorcer la crise et rassurer les sinistrés : "Il y a eu volonté de porter secours le plus vite possible", "c’est évidemment traumatisant, difficile, il faut qu’on le fasse avec humanité, avec justice", a-t-il expliqué.
Pas d’expropriation massive
Mais "raser de manière massive" "n’est conforme ni a la tradition, ni au droit français", a-t-il précisé. "L’expropriation pour des raisons de sécurité, ca ne se fait en France que sous le contrôle des juges, avec une expertise contradictoire. C’est ce que je suis allé préciser avec les maires", a-t-il ajouté.
"Ces zones n’auraient pas du être urbanisées", a également déclaré le ministre, avant de dénoncer les critiques contre l’instauration des zones noires : "s’il y a Xynthia plus 30% dans six mois, les mêmes qui commentent aujourd’hui ne seront pas dans la même situation".
Être en zone noire, "cela ouvre des droits"
"On a deux problèmes : un problème de sécurisation et un problème moral, un problème de solidarité. Donc on a immédiatement essayé de définir des zones dans lesquelles on constate qu’il y a un risque anormal", a déclaré Jean-Louis Borloo.
Mais ces zones ne sont pas seulement des "zones à risque", ce sont aussi des zones "de solidarité" pour lesquelles "on veut garantir en revanche le patrimoine des gens", a précisé le ministre.
"La zone, cela ouvre des droits", si bien "qu’il y a plus de gens aujourd’hui qui demandent à être dans les zones qu’en hors-zone". "A cette heure-ci en Vendée, plus de la moitié des gens de ces communes nous ont fait savoir qu’elles souhaitaient bénéficier de cette garantie et vendre à l’amiable", a-t-il ajouté.