Les démentis se sont succédé toute la journée de lundi, jusqu'au plus haut sommet de l'Etat, avec la déclaration de Nicolas Sarkozy. Reste que, sur le fond, Jean-Louis Borloo pensait bien prendre la tête de Veolia, selon les informations recueillies par Europe 1. Ce week-end encore, il confiait à un proche que c'était "à 50-50": 7 administrateurs de son côté, 7 contre et 3 qui ne se prononçaient pas dont le représentant du Qatar.
L'ancien ministre de l'Environnement bénéficiait aussi dans cette affaire de l'intervention en sous-main d'Alain Minc, conseiller de Nicolas Sarkozy.
Mais tout a déraillé dimanche. La faute à des administrateurs hostiles à Borloo, qui ont prévenu l'actuel patron de Veolia, Antoine Frérot, et des membres de l'équipe de campagne de François Hollande.
L'information fuite alors dans la presse et ça tombe très mal pour Nicolas Sarkozy qui, deux heures plus tôt, dénonçait à Marseille la "France des élites". Il est furieux d'être entraîné dans cette affaire alors que, selon des sources, il était simplement au courant de l'affaire mais n'a jamais validé le principe du "putsch" visant à écarter Antoine Frérot de la présidence de Veolia.
Le chef de l'Etat charge alors Xavier Musca, le secrétaire général de l'Elysée, de gérer cette affaire. Jean-Louis Borloo est contraint de démentir les rumeurs et de renoncer au poste. Pas question même d'aborder la question lors du prochain conseil d'administration de Veolia. Lundi soir, l'opération "déminage" était terminée.