Jean-Louis Borloo, figure emblématique de la confédération centriste en gestation, a annoncé jeudi soir son départ et celui de son parti de l'UMP. Pour commenter cette décision, ses amis les centristes ont semblé manquer de superlatifs, tandis que l'UMP s'est faite plus menaçante.
Les centristes à court de superlatifs
L’homme providentiel - André Rossinot, le prédécesseur de Jean-Louis Borloo à la tête du Parti radical, a assuré que l’ancien ministre était l'homme qui peut mettre la majorité présidentielle "à l'abri d'un 21 avril" en 2012, "sans la fragiliser". "Son langage simple et vrai interpelle les Français et je suis convaincu qu'il peut être celui qui ramènera dans le camp de la majorité présidentielle des électeurs aujourd'hui tentés par la Gauche ou par une candidature écologiste", a déclaré l'ex patron des Radicaux. "En réussissant cette mission, il peut sans fragiliser la majorité la mettre à l'abri d'un 21 avril à l'envers", a-t-il dit.
Le chemin d'espérance - "Moi, je suis le chemin emprunté par Jean-Louis et j'invite, tout ceux en quête du même chemin d'espérance à le faire", a renchéri, vendredi matin, l'ex-secrétaire d'Etat Rama Yade.
Le grand soir - François Sauvadet, chef de file des députés Nouveau centre a, lui aussi, salué la décision de Jean-Louis Borloo : "La confédération des centres, que j'appelle de mes voeux depuis plus d'un an, est ce soir en marche ! Jean-Louis Borloo prouve une fois de plus que c'est un homme d'engagement et de convictions", a-t-il souligné dans un communiqué.
L’homme qui marche - "J'ai entendu ce soir avec Jean-Louis Borloo l'expression d'une volonté, d'un engagement et d'une conviction. C'est l'homme des grands projets qui marchent, c'est l'homme qui réussit ce qu'il entreprend. Jean-Louis, c'est un marin, il maintient son cap et garde la route qu'il se fixe", s’est enthousiasmé Maurice Leroy, ministre NC de la Ville.
L’UMP fait pression
La droite la plus bête du monde - "Il y a une volonté d'émancipation, mais j'espère que le moment venu il saura respecter le choix de l'unité de la famille", a estimé jeudi, la déléguée générale de l'UMP, Nadine Morano. "Mais il ne faudrait pas reconstituer la droite la plus bête du monde, c'est-à-dire la droite divisée d'avant 2002 (date de la fondation de l'UMP) qui nous a menés à des échecs", a-t-elle prévenu. "Ce soir, Jean-Louis Borloo a pris une décision personnelle consistant à dire on va habiter dans des appartements séparés mais dans la maison", a-t-elle ensuite ironisé.
Le fils prodige - "J’ai travaillé pendant des années et des années pour regrouper notre famille politique, ses différentes sensibilités, gaullistes, libérales mais aussi centristes, et ça a très bien marché pendant 10 ans. J’ai peur qu’on ne reparte en arrière et qu’on ne retrouve la situation d’il y a 20 ans où il y avait le RPR et l’UDF", a regretté Alain Juppé. Avant de mettre en garde : "Il faut faire attention, la situation n’est pas facile aujourd’hui politiquement, nous avons besoin de regrouper toutes nos forces".
L'ami déçu - "J'ai parlé très souvent avec Jean-Louis Borloo pour le convaincre que l'UMP est une famille" et que "cette famille a besoin que tout le monde soit rassemblé", a expliqué Jean-François Copé, vendredi sur RTL. "Moi j'ai fait, comme beaucoup d'autres, le choix de l'unité, du rassemblement", a-t-il ensuite fait valoir. Interrogé sur l'éventuelle candidature de Jean-Louis Borloo en 2012, Jean-François Copé a affirmé : "C'est pour moi une vraie interrogation" car "est-ce qu'on doit se diviser en autant de candidats qu'on a de talents dans notre majorité ? Je ne suis pas sûr".
Un centriste qui se démarque - Le vice-président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean Leonetti, membre du Parti radical, a assuré jeudi soir qu'il "partageait l'analyse politique" de Jean-Louis Borloo mais "pas sa stratégie de rupture avec l'UMP".