Officiellement il "réfléchit". La semaine dernière sur Canal+, Jean-Louis Borloo a lancé qu’il "réfléchissait" à la nécessité de "réunir une famille politique" pour la présidentielle de 2012.
Cela signifie-t-il qu’il sera candidat au premier tour ? Pour l’heure, le ministre de l’Ecologie (UMP, président du Parti radical) n’y répond pas mais multiplie les déclarations laissant planer le doute.
"Au 21e siècle, il va falloir qu'on porte des valeurs assez différentes de celles du 20e siècle, (...) entre nous, à l'égard des pays les plus vulnérables", a-t-il insisté dimanche dernier. "Je suis vraiment convaincu que le développement durable, la solidarité, la justice (...) il faut porter ça", a-t-il encore martelé.
La chasse aux déçus du MoDem
Au lendemain des régionales, Jean-Louis Borloo avait déjà tenu ce genre de discours : "Il faut d’une manière ou d’une autre regrouper les centristes, sociaux-démocrates et écologistes", estimait-il en mars sur Europe 1, lançant la chasse aux voix centristes qui venaient de déserter François Bayrou (Modem).
Dominique Bussereau semble également séduit par l’idée. Le secrétaire d'Etat aux Transports souhaite l’émergence d’un parti écolo et centriste : "Peut-être - et c'est là d'ailleurs où Jean-Louis Borloo pourrait montrer toute l'ampleur de son talent politique - peut-être pourrions-nous bâtir quelque chose qui serait proche de l'UMP", martelait-il en mars.
Morin veut un candidat "indépendant"
Un discours qui échauffe de plus en plus le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, pour qui le ministre de l'Ecologie ne saurait être en 2012 candidat "au nom de la famille centriste".
"Le Centre a besoin d'un candidat réellement indépendant, comme cela a été le cas toutes les élections présidentielles depuis 1965", faisait-il remarqué mardi dans un entretien aux Echos, soulignant que le Parti radical était partie intégrante de l’UMP.
Un récent sondage pourrait bien ajouter au courroux du ministre de la Défense. Jean-Louis Borloo a le vent en poupe, à en croire Ifop. Selon l’institut de sondage, il remportait un éventuel duel avec François Bayrou avec 51% des voix contre 46% pour le leader du MoDem.