Nicolas Sarkozy lui-même lui aurait "fait comprendre" qu'il ne le nommerait pas à Matignon, selon des parlementaires centristes. Le numéro deux du gouvernement, qui a longtemps fait la course en tête pour succéder à François Fillon, pourrait finalement voir le poste lui passer sous le nez. Le ministre a démenti fermement mercredi ces rumeurs : "aucun d'entre nous n'a la moindre information", a-t-il dit ironisant sur les journalistes qui évoquent "le marquis de sources sûres".
"Personne ne sait rien"
Jean-Louis Borloo met en cause des propos que la presse lui fait tenir, lors de la réunion hebdomadaire des parlementaires radicaux mardi midi à l'Assemblée nationale. Selon deux participants, il aurait, en effet, assuré : "J'ai eu Nicolas Sarkozy deux heures au téléphone depuis dimanche. Il m'a fait comprendre que ce ne serait pas moi (pour Matignon) mais jusqu'au bout, je veux y croire. Jusqu'au bout, je veux faire monter l'union des centres", a déclaré le ministre selon ces sources.
Mercredi, trois autres proches de Jean-Louis Borloo, Valérie Létard, Laurent Hénart et Marc-Philippe Daubresse, ont démenti ces propos. Dans un communiqué commun, ils affirment que "lors de cette réunion détendue et constructive, Jean-Louis Borloo a, au contraire, précisé que le président de la République n'avait encore fait aucun choix concernant le nom du futur Premier ministre dans le cadre du prochain remaniement". Selon eux, le ministre est par ailleurs "apparu calme, serein et détendu".
"Ils vont voir ce qu'ils vont voir"
A défaut d'être sur le devant de la scène, Jean-Louis Borloo a décidé de rassembler sa famille centriste pour montrer qu'il peut peser. Dans la soirée de mercredi, il a réuni un certain nombre de proches, centristes et radicaux. Il devrait ainsi lancer une "confédération du centre", à l'extérieur de l'UMP. Le ministre a programmé une nouvelle réunion avec ses proches pour lundi soir, "après le remaniement". "A partir de lundi, ils vont voir ce qu'ils vont voir", a-t-il prévenu.
S'il n'est pas nommé à Matignon, Jean-Louis Borloo refuse encore de dire s'il participera au prochain gouvernement. "Le sentiment qu'il a laissé percevoir, c'est plutôt que non mais que par contre il demandera qu'il y ait des ministres radicaux. Il a notamment cité le nom de Jean Leonetti", vice-président du groupe UMP à l'Assemblée et proche de Jean-François Copé, indique un témoin.
Dans tous les cas, Jean-Louis Borloo a promis d'agir avec "élégance".