Trois semaines après son départ du gouvernement, Jean-Louis Borloo est sorti de son silence médiatique jeudi, à l’occasion d'un grand dîner républicain, organisé à Paris et réunissant des personnalités de droite et de gauche. Un dîner organisé à l'occasion du 105e anniversaire de la loi sur la laïcité et de la conclusion d'une convention de sa formation, le Parti radical, sur "les valeurs de la République".
Au cours de son discours, Jean-Louis Borloo est revenu sur sa déconvenue dans la course pour Matignon, déclarant avoir "fait le choix sans amertume de renoncer aux responsabilités ministérielles".
"J’utiliserai ma liberté de parole"
"J'ai retrouvé mon indépendance, ma liberté de pensée et de parole. Je les utiliserai pleinement", a promis l'ex numéro deux du gouvernement qui retrouvera son siège de député au sein du groupe UMP, lundi. Le président du Parti radical n’a toutefois pas esquissé de projet précis en vue de la présidentielle de 2012.
"Je veux travailler à rassembler, sur des projets, tous les républicains, tous les progressistes", a-t-il concédé. Quelques jours après le remaniement, le président du Parti radical (affilié à l'UMP), avait fait connaître son intention de quitter la vice-présidence de l'UMP et sa volonté de fédérer ses amis centristes de l'UMP et ses alliés du Nouveau Centre et de La Gauche Moderne au sein d'une "coordination".
Le Parti radical doit réunir un congrès en janvier pour décider s'il prend son autonomie totale vis-à-vis du parti majoritaire, auquel il était associé, cette condition étant exigée par le Nouveau centre pour envisager un rapprochement au sein d'une "confédération centriste".
Rama Yade conquise
Jean-Louis Borloo a ensuite appelé à une "refondation du pacte républicain", en visant les "conservateurs qui ont l'air raisonnable, sérieux, bien coiffé".
Un discours très apprécié par l’ancienne secrétaire d’Etat aux Sports, Rama Yade, invité sur Europe 1, jeudi. "Jean-Louis Borloo a fait un discours aux antipodes du conservatisme, c’est un progressiste, un transgressif. Il a su capter le besoin d’espérance des Français" a assuré l'ex-benjamine du gouvernement.