La candidature de Claude Guéant à Boulogne-Billancourt a été visiblement victime d’un quiproquo. Alors que c’est le maire de la ville des Hauts-de-Seine, Pierre-Christophe Baguet qui a sollicité lui-même le ministre de l’Intérieur pour lui succéder, nombreux sont ceux qui sont persuadés que l'Elysée l’a forcé à lâcher la circonscription.
L’accord devait être annoncé cette semaine
L’information a en fait fuité vendredi, quelques jours avant l’annonce officielle de l’accord entre le pensionnaire de la Place Beauvau et le député-maire de Boulogne-Billancourt. Et à la veille de la Saint-Sylvestre, Pierre-Christophe Baguet n'a pas pu trouver en catastrophe de quoi distribuer les 70.000 exemplaires de la lettre qu'il avait rédigée à l'attention de ses administrés pour leur expliquer "pourquoi" il cède sa circonscription à Claude Guéant. Ce sera chose faite mercredi soir.
Depuis l’annonce de la candidature de Claude Guéant aux législatives, c’est donc le branle-bas-de-combat au ministère. Mercredi matin, sur Europe 1, le ministre s'est défendu de toute pression. "Pierre-Christophe Baguet m'a proposé spontanément son poste, c'est l'absolue vérité", a assuré Claude Guéant. Avant d'argumenter : "Boulogne est une ville avec laquelle j'ai une histoire personnelle puisque j'y ai vécu longtemps".
Le ministre, en poste depuis moins d'un an, a par ailleurs assuré que sa candidature était légitime : "je suis un acteur dans le débat politique. Je veux continuer à être auprès de lui (Nicolas Sarkozy, ndlr), avec la légitimité supplémentaire qu'apporte le suffrage universel".
Guéant recevra Solère
Claude Guéant va d’ailleurs aller à la rencontre des Boulonnais prochainement. Rendez-vous est d'ores et déjà fixé mardi prochain, lors des voeux du Conseil général des Hauts-de-Seine, et lors de la galette des rois de la section UMP de la ville, fin janvier.
Pour autant, la victoire du ministre est loin d’être assurée. Car Thierry Solère, le vice-président du Conseil général des Hauts-de-Seine et suppléant actuel de Pierre-Christophe Baguet, promet déjà d'infliger une défaite à Claude Guéant. Pour tenter de calmer ses ardeurs, Claude Guéant le recevra mercredi après-midi au ministère de l'Intérieur en vue d’une conciliation, selon les informations d’Europe 1. Quant à le prendre comme suppléant, le ministre a assuré que "ce n'est pas à l'ordre du jour".