Finalement, Christine Boutin renonce. Non pas à sa mission confiée par l'Elysée, mais à son salaire de 9.500 euros. "J'ai entendu les Français qui ont de petits salaires qui, aujourd'hui, ne peuvent pas comprendre qu'il y ait ainsi un responsable politique qui ait une rentrée d'argent de près de 18.000 euros", a annoncé l'ancienne ministre, jeudi soir sur France 2.
"Une jurisprudence" Boutin
"Je suis en train de créer une jurisprudence avec cette décision. Parce qu'il y a beaucoup de gens qui sont dans cette situation et qui vont aujourd'hui ou demain être confrontés au même problème", a toutefois averti Christine Boutin indiquant que beaucoup parmi les chargés de mission cumulaient plusieurs rémunérations.
Christine Boutin s'est également défendue d'avoir cédé aux pressions du gouvernement, affirmant avoir pris sa décision dès mercredi. Mais l'ex-ministre a cependant dénoncé le rôle des médias : "Tout est légal, ce qui pose une question fondamentale qui est celle de savoir si dans un Etat de droit il faut plier sous le poids de la tourmente médiatique", a-t-elle insisté.
Deux jours de polémique
Plus tôt dans la journée, deux poids lourds de la majorité, le ministre du Travail Eric Woerth et le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, l'avaient pressée de renoncer à sa double rémunération, une affaire qui embarrasse la droite au moment où le gouvernement prépare les Français à d'importantes mesures d'économie.
Depuis mardi soir, l'ex-ministre est au centre d'une polémique après les révélations du Canard Enchaîné sur son salaire de 9.500 euros nets par mois pour une mission que lui a confiée l'Elysée sur les "conséquences sociales" de la mondialisation. Outre ces 9.500 euros, Christine Boutin, 66 ans, touche également une indemnité de conseillère générale des Yvelines et sa retraite de députée, soit un revenu mensuel total de 17.500 euros.
- Christine Boutin a-t-elle eu raison de renoncer à ses 9.500 euros ?