Il a préparé le terrain pour une nouvelle cure d’austérité. François Fillon, en déplacement à Morzine, en Haute-Savoie, a martelé samedi que le seul moyen de réduire la dette française était de réduire les dépenses de l’Etat, au moment où se jouent les derniers arbitrages pour un nouveau plan d’austérité. Ce projet, qui sera présenté lundi, pourrait comprendre une hausse de la TVA. Il s'agira tout bonnement de "l'un des budgets les plus rigoureux que la France ait connus depuis 1945", a prévenu le chef du gouvernement.
Pour le Premier ministre, "l’heure de vérité a sonné". "Il n’est pas utile de s’en prendre aux agences de notation, aux banquiers, aux spéculateurs ou à je ne sais quel bouc émissaire", a-t-il asséné. Il n’est "pas utile de faire croire qu’il y a des trésors cachés pour financer nos dépenses publiques quand on a le record de la dépense publique et le record des prélèvements obligatoires", a-t-il ajouté.
François Fillon s’est voulu clair : pour lui, il n’y a "pas d’autre recettes" que "de réduire la dépense". "Cette réalité est incontournable, le seul programme qui vaille en 2012 c’est le retour à l’équilibre des comptes publics", a-t-il affirmé. Et le Premier ministre de promettre un budget 2012 qui sera le plus rigoureux depuis l’après-guerre.
Une nouvelle Journée de solidarité?
Le gouvernement doit en effet trouver six à huit milliards d’euros pour compenser la révision à la baisse de la croissance pour 2012, à 1%. Avec deux pistes évoquées pour ce deuxième plan d’austérité depuis la fin août, à commencer par une nouvelle journée travaillée pour l’Etat, sur le modèle de celle décidée en 2008 par le gouvernement Raffarin. En 2010, cette journée a rapporté 2,4 milliards d’euros.
Autre option envisagée, un nouveau taux de TVA. Le gouvernement pourrait créer un taux à 7% sur certaines activités, comme le BTP et la restauration, ou bien relever le taux de 5,5% sur tous les produits. Certains médias font aussi état d’un possible relèvement du taux de l’impôt sur certaines grandes sociétés, ou sur toutes, de 33 à 36%.
Le sujet embarrasse Nicolas Sarkozy, qui avait promis de ne pas augmenter les impôts et dont la cote de popularité est toujours en berne. Il a donc laissé à François Fillon le soin d’annoncer, lundi, le nouveau plan de rigueur.