L'argent doit rentrer dans les caisses de l'Etat, y compris en le traquant partout où cela est possible. La consigne, appliquée au projet de loi de Finances, vaut aussi pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), débattu depuis mardi à l'Assemblée nationale.
Les propositions d'économies sont aussi l'occasion pour les députés UMP d'aller faire la cour aux électeurs, à sept mois de l'élection présidentielle pour laquelle Nicolas Sarkozy affiche du retard sur François Hollande.
Un "véritable scandale" pour le FN
Mardi, le député Philippe Meunier a ainsi proposé de réserver l'allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) aux "Français, européens et ressortissants étrangers ayant combattu pour la France". Un amendement cosigné par 67 députés UMP. "On demande des efforts aux Français, il est normal que les étrangers fassent des efforts", a-t-il justifié sur Europe 1 mardi.
Via cette idée, le cofondateur du collectif "Droite populaire" veut "rétablir l'équité et mettre fin à cette injustice qui permet, aujourd'hui, à un étranger hors Union européenne de bénéficier du minimum vieillesse sans jamais avoir travaillé et cotisé sur le territoire national".
Des arguments que le Front national met en avant depuis plusieurs mois. Sur un de leur tracts, on peut lire que "n'importe quel étranger installé en France" peut "prétendre à une allocation équivalente à la retraite de base de la Sécurité sociale (environ 600 euros/mois) sans avoir jamais travaillé ni cotisé en France. C'est un véritable scandale".
"Plus de 200 millions d'économies"
Selon Philippe Meunier, cette mesure permettrait de faire "plus de 200 millions" d'économies. Dans l'exposé des motifs de son amendement, le député du Rhône fait valoir que 22.800 des 70.900 allocataires sont des ressortissants étrangers hors UE. Le montant de l'allocation de solidarité aux personnes âgées, créée en 1998 en remplacement du minimum vieillesse, est de 8.907,34€ par an (742,27€ par mois) pour une personne seule.
L'abaissement des indemnités journalières pour arrêt maladie de 50% du salaire brut à 60% du salaire net figure aussi au menu des débats. Cette mesure est censée lutter contre les fraudes sociales, qui représentent 10% du budget de la Sécu selon Valérie Pécresse, la ministre du Budget. Elle pourrait faire rentrer 220 millions d'euros dans les caisses de l'Etat. Mais cette chasse aux fraudeurs est fortement critiquée, à gauche comme à droite. Les UMP Yves Bur, rapporteur général du budget de la Sécu, et Pierre Méhaignerie, président de la commission des Affaires sociales, y sont par exemple opposés.