Les Français sont divisés sur l’interdiction du port du voile intégral. C’est le principal enseignement du sondage exclusif TNS Sofres Logica pour Europe 1 publié samedi. Une enquête qui, à son tour, divise la classe politique.
"Il y a deux tiers des Français qui ont du bon sens, qui ne se laissent pas avoir par le gouvernement, qui ne se laissent pas enfumer par le gouvernement et par sa communication obsessionnelle sur cette affaire de burqa", a réagi le député socialiste André Vallini, sur Europe 1.
"Des problèmes bien plus importants"
Dans le détail, le sondage montre qu’un tiers des Français se prononcent pour une interdiction totale du voile intégral. Ce qui est le projet défendu par le gouvernement. Mais un autre tiers des personnes interrogées préfèrent que l'interdiction ne soit valable que dans les lieux publics alors qu’un tiers pense qu'il faut agir par d’autres moyens ou qu’il ne faut pas statuer du tout.
"Je pense qu’il y a des problèmes bien plus importants à résoudre, et bien plus difficiles à résoudre. Et c’est la raison pour laquelle le gouvernement occupe l’opinion publique avec cette affaire de niqab", insiste André Vallini.
"Interdire la burqa, c’est un texte important mais qui ne doit pas nous faire oublier que les Français nous attendent aussi sur d’autres sujets", reconnaît Xavier Bertrand, interrogé par Europe 1. Mais pour le secrétaire général de l'UMP, la division des Français sur la question "conforte dans l’idée que c’est un sujet sur lequel il faut qu’il y ait l’interdiction qui soit nette, claire et précise".
"La partie émergée de l’iceberg" ?
André Gerin, le président PCF de la mission parlementaire sur le voile intégral, préfère lui contourner le problème, et aller au-delà du seul débat sur la burqa. "Le voile intégral a toujours été pour moi la partie émergée de l’iceberg, qui touche à la question de l’identité, des valeurs républicaines de notre pays", explique le député du Rhône, invité d’Europe 1 dimanche. Il continue de défendre une loi qui va protéger les "femmes" et être "sans complaisance avec les gourous intégristes".