Le contexte. L'étau se resserre autour de Jean-François Copé, empêtré dans l'affaire Bygmalion. Trois élus UMP sont convoqués lundi en tant que témoins dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Nanterre : les députés Pierre Lellouche, Arnaud Robinet et Dominique Dord, l'ancien trésorier de l'UMP, un proche de François Fillon, qui avait démissionné avec fracas de la direction du parti en novembre 2012, en pleine guerre interne à l'UMP.
La victime, c'est lui. Mis en cause sur un supposé favoritisme au détriment de son parti, Jean-François Copé prépare sa contre-offensive. Le patron de l'UMP pourrait prendre la parole dès lundi si le score de son parti aux élections européennes est décevant. Et ceux à l'UMP qui lui demandent des explications vont être déçus. Car Jean-François Copé ne veut plus être celui qui rend des comptes mais celui qui en demande. "Il va se poser d’une certaine manière, en victime", assure l'éditorialiste politique d'Europe 1 Caroline Roux. Victime de la société Bygmalion qui aurait pu trahir sa confiance en facturant des fausses réunions publiques. D'autant plus qu'il n’a pas accès au détail des montants dépensés.
Il refuse de porter le chapeau. Pas question pour Jean-François Copé de plonger seul si cela doit mal se terminer. Le député-maire de Meaux tente de déplacer les projecteurs sur d’autres acteurs. Le directeur général de l'UMP Eric Césari, un homme de confiance de Nicolas Sarkozy, à qui il a commandé un rapport concernant des surfacturations d'événements organisés pendant la campagne présidentielle de 2012. Une manière de viser implicitement l'ancien président ? En interne, le message n'a échappé à personne", relate Caroline Roux. L’hypothèse que les 12 millions des conventions aient finalement servi à financer les dépassements de la campagne de Nicolas Sarkozy est dans toutes les têtes. Et Jean-François Copé refuse de porter le chapeau pour tout le monde. "Il ne sera pas cette fois-ci le paratonnerre de toute la droite", prévient l'un de ses fidèles.
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