Bygmalion, eux, ils connaissaient

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DÉSACCORDS - Nicolas Sarkozy assure qu'il ne connaissait pas Bygmalion. Les ténors de la droite assurent le contraire.

"J’ai appris le nom de Bygmalion longtemps après la campagne présidentielle" de 2012. Cette ligne de défense, Nicolas Sarkozy la martèle depuis son retour dans l'arène politique, alors que l'étau judiciaire se resserre, avec notamment six mises en examen dans cette affaire de fausses factures. Sauf qu'à l'UMP, nombre de ténors ont assuré ces derniers jours que le nom de la société était connu de tous. De tous, sauf de Nicolas Sarkozy, donc. Tour de table.

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Bruno Le Maire, adversaire de l'ancien président dans la course à l'UMP, est le premier à être monté au front. "Bien sûr que je connaissais Bygmalion. (…) Cette entreprise était connue de tout le monde", a reconnu le député de l'Eure sur BFMTV le 24 septembre dernier. Avant d'en remettre une couche une semaine plus tard sur Europe 1. Le message est bien passé.

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Pour François Fillon, meilleur ennemi de l'ancien président et adversaire déclaré pour la primaire de 2016, la ligne de défense de Nicolas Sarkozy est du pain béni pour lui en lui offrant un moyen tout trouvé de se démarquer et de pointer du doigt les hésitations du "revenant" : "Je n'étais pas associé à l'organisation de la campagne de 2012 mais j'ai souvent entendu parler de Bygmalion, et j'ai souvent vu que Bygmalion était une entreprise qui travaillait régulièrement avec l'UMP", a-t-il asséné le 1er octobre sur BFMTV. Des propos qu'il réitère à chaque intervention médiatique.

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Xavier Bertrand, lui aussi sur la ligne de départ pour la présidentielle, est peut-être celui qui s'est montré le plus virulent à l'égard de Nicolas Sarkozy depuis mai 2012. Rien de surprenant, donc, à le voir marcher dans les pas des autres cadres de l'UMP. Connaissait-il Bygmalion avant 2012 : "Oui, bien sûr ! Quand la société a été constituée, je crois en 2008, chacun sait que c’était des proches de Jean-François Copé qui la constituaient", a-t-il assuré lundi sur BFMTV.

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Soutien officiel de Nicolas Sarkozy, la députée Nathalie Kosciusko-Morizet a elle aussi admis, lundi sur RTL, que "la société Bygmalion travaillait avec le groupe UMP à l'Assemblée nationale et donc je la connaissais".

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Rachida Dati, que l'on ne peut pas non plus soupçonner d'antisarkozysme, a également reconnu, le 2 octobre sur Europe 1 - mais moins franchement - qu'elle avait eu vent des activités de la société de conseil : "Bien sûr ! C’était un prestataire qui travaillait avec l’UMP. Quand Sarkozy dit ‘je ne connaissais pas Bygmalion’, il ne dit pas qu’il n’en a jamais entendu parler. Sans doute en avait-il entendu parler. Maintenant, qu’il sache précisément ce qu’ils ont fait dans la campagne, c’est autre chose. Il connaissait forcément les protagonistes, c’était connu de tous, il faut arrêter de s’emballer".

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Nicolas Sarkozy lâché par tous ? Pas tout à fait. Outre Henri Guaino, lundi matin sur Europe 1, une autre figure de l'opposition a tenu peu ou prou les mêmes propos que lui. Et c'est son adversaire le plus sérieux, Alain Juppé. "Je ne connaissais pas Bygmalion", a déclaré le président-fondateur de l'UMP, jeudi 2 octobre, lors de l'émission politique de France 2 "Des paroles et des actes". Sauf que le maire de Bordeaux avance les raisons qui expliquent cette méconnaissance : "je n'ai eu aucune responsabilité à l'UMP depuis 2004 et je n'étais plus à l'Assemblée nationale non plus depuis 2004". Alors que Nicolas Sarkozy, lui, était au pouvoir. Le mot de la fin pour un militant UMP, électeur de Sarkozy en 2007 : "Hier, il a dit : 'Bygmalion, j'ai jamais entendu'. Il nous prend pour des cons ?"

(A partir de 1mn09 dans la vidéo)