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Le FN sort son meilleur cru. "Il faut désormais compter avec une troisième grande force politique dans notre pays", trompetait Marine le Pen dimanche soir, à l'issue du second tour des municipales. Et pour cause : le Front national a tout simplement surclassé ses objectifs du scrutin. "Le FN réalise le meilleur score de toute son histoire pour les élections municipales", chante même Florian Philippot, vice-président du Front national, pourtant défait à Forbach.
Alors que la patronne du FN s'était fixée pour objectif de remporter au moins une grande ville, onze mairies de plus de 9.000 habitants vont voir siéger un maire frontiste. Un score qui explose le record du parti de 1995, qui était de quatre villes. En 2008, le parti de Marine le Pen n’avait, par ailleurs, pas franchi la barre des 100 conseillers municipaux élus. Pour cette édition, sa présidente avait fixé l’objectif d’un millier d’élus dans toute la France. Et dimanche soir, le Front peut se targuer d'avoir un peu plus de 1.400 conseillers municipaux élus, contre 1.250 en 1995.
"On vote FN sans gêne". "Le FN a plus de municipalités qu'il n'en a jamais eues. Là où il y a eu des listes FN, les gens sont allés voter sans gêne pour le Front national. Et avec une hausse de participation plus grande, ce qui prouve que c'est aussi un vote d'adhésion", décrypte pour Europe1 le politologue Olivier Duhamel. "Le contrat du FN est incontestablement rempli", estime également Jean-Yves Camus, chercheur spécialiste de l'extrême droite interrogé par l'AFP. C'est un "scénario idéal" pour Marine Le Pen, a renchéri Sylvain Crépon, sociologue spécialiste du FN.
Une claque énorme pour la gauche par Europe1frDes déceptions quand même. Malgré le chant des trompettes des cadres du parti, le FN a tout de même essuyé quelques revers. Le numéro deux du parti, Florian Philippot, a perdu à Forbach, en Moselle, où il était pourtant arrivé en tête avec 35,74% au premier tour. Le maire socialiste sortant de Forbach, Laurent Kalinowski, est en effet réélu assez largement avec 48% des voix, devant Florian Philippot (34%) et les deux candidats de droite Eric Diligent (12%) et Alexandre Cassaro.
Louis Aliot, le compagnon de Marine Le Pen, échoue également à prendre Perpignan à l'UMP. Et le médiatique avocat Gilbert Collard a été défait à Saint-Gilles (Gard). Marches ratées aussi à Avignon, où le FN espérait créer la surprise, à Carpentras (Vaucluse), Tarascon (Bouches-du-Rhône) et Brignoles (Var) que le parti pensait pouvoir gagner. Défaite aussi à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), Villeneuve-Saint-Georges et à L'Hôpital, communes du Val-de-Marne et de Moselle où le FN s'était allié à un divers-droite.
Les villes FN sous les projecteurs. Et les maires frontistes vont désormais devoir faire leurs preuves. Les villes gérées "seront des modèles, des exemples", "nous ne voulons pas (y) faire de l'idéologie", a prévenu Marine le Pen cette semaine.
À Toulon, Marignane, Orange et Vitrolles, passées sous la coupe frontiste en 1995, le FN a pourtant laissé un bilan loin d'être "modèle". Le FN "a changé" jure aujourd'hui sa présidente. "Toutes les caméras seront braquées sur les villes FN ? Tant mieux! Car comme ça, tout le monde verra que contrairement à ce qu'on leur dit, changer, c'est possible", a-t-elle prévenu. Mais le parti est-il prêt pour autant de villes ? "Un trop grand succès serait paradoxalement une mauvaise surprise pour le FN. Le parti n'aurait pas assez de cadres compétents pour gérer ne serait-ce qu'une vingtaine de villes", analysait le spécialiste Sylvain Crépon, la semaine dernière. Et pour une quinzaine?
LA QUESTION - Le rap, le cirque et la Fête des lumières doivent-ils craindre le FN ?
ON A FAIT LE BILAN - Quand le FN gérait (mal) ses communes
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