"Je raccroche à cause d'un sentiment d'impuissance qui pèse sur la fonction de maire, dernier rempart de la proximité". Jean-Marie Darmian, maire depuis 1995 de Créon, petite commune girondine de 4.200 âmes, a décidé de ne plus se représenter aux élections municipales, malgré une réélection quasi-assurée. "Le maire est 24/24h en première ligne, sans forcément avoir les moyens de répondre aux attentes de plus en plus pressantes des administrés", témoigne l'élu mercredi au micro d'Europe1.
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"Autrefois le maire bâtissait, avançait, construisait. Maintenant il répare. On est tout le temps dans la réponse immédiate à des cas individuels. Nous sommes devenus des guérisseurs sociaux. Pour l'emploi, le logement, les places en maisons de retraites.... Quand l'administré a tout essayé, il va voir le maire", raconte le magistrat non sans une point d'amertume. "Sur les transports, les rythmes scolaires etc. Pour protester, les gens ne vont pas voir le ministre. Il vont voir le maire, un peu devenu le punchingball. C'est devenu une souffrance d'être maire, que cela soit à Montreuil ou à Créon".