L’INFO. François Hollande a annoncé "une pause fiscale" en 2014. Jean-Marc Ayrault aurait-il raté cette intervention du président, la semaine dernière, dans Le Monde ? Toujours est-il que mercredi, dans Métronews, le Premier ministre assure, lui, que la pause fiscale "ne sera effective qu’en 2015". Simple erreur de communication ou ajustement politique ? L’opposition, elle, s’amuse déjà ce qui ressemble à un nouveau couac à la tête de l’Etat.
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Les explications d’Ayrault. Si le Premier ministre a assuré qu'il n'y aurait ni augmentation de la CSG, ni nouvelle hausse de la TVA autre que celle déjà programmée afin de doper le pouvoir d'achat des ménages, il a également reconnu que la politique fiscale mise en place par le gouvernement qu’il dirige aura encore des répercussions en 2014. "Il s'agit en effet d'un ralentissement, pour aller à une pause fiscale qui sera effective en 2015", a affirmé Jean-Marc Ayrault. Dans un entretien au JDD la semaine dernière, le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve (photo), expliquait lui qu'il n'y aurait "pas de hausse d'impôts en 2015". "Nous commençons bel et bien dès l'année 2014 la pause fiscale", assuré la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, à la sortie du conseil des ministres, mercredi. "Il n'y a aucun coin" entre le président Hollande et son Premier ministre, a-t-elle insisté.
L’opposition se gausse. Sitôt les propos de Jean-Marc Ayrault dévoilé sur le site du gratuit, mardi soir, l’opposition s’est engouffrée dans la brèche pour railler ce hiatus entre les deux patrons de l’exécutif : Jean-Louis Borloo a ainsi affirmé dans un communiqué que "nous assistons à une situation inédite où le Premier Ministre contredit [le président] en annonçant: ‘la pause fiscale sera effective en 2015’". Et le patron de l’UDI de conclure : "concrètement, pour les Français, cette déclaration signifie une nouvelle avalanche fiscale en 2014 et un report de la pause en 2015 voire au-delà".
Nathalie Kosciusko-Morizet a elle aussi fustigé, mercredi sur i>Télé, les hésitations du gouvernement qui, "sur le sujet, aura utilisé tout l'éventail des expressions, dans un concours de sémantique: on allait ‘augmenter les impôts le moins possible’ après ce fut une ‘pause fiscale’, finalement c'est un ‘ralentissement’, après un ‘ralentissement de la hausse’". La candidate de l’UMP à Paris pour les élections municipales en tire la même conclusion que l’ancien ministre de l’Ecologie : "Bref, le gouvernement augmente les impôts, il les a augmentés lourdement et il continue à les augmenter." "Tout ça a un coté ridicule", a renchéri sur France 2 l'ex-ministre UMP du Budget, Eric Woerth, pour qui "on voit bien que le Premier ministre et le président de la République ne sont pas sur la même donne".