Ambitieux et revendicatif, souple mais déterminé. Voilà comment est apparu Laurent Berger dimanche matin lors du Grand rendez-vous Europe 1/i>Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France. Le successeur de François Chérèque à la tête de la CFDT s'est confié sur les relations de son syndicat avec la CGT, sur la représentativité, la situation économique et sociale du pays et sur l'action du président et de son Premier ministre. Morceaux choisis.
# La relation CFDT-CGT
A un mois du 1er mai et deux jours après la publication de la liste des syndicats représentatifs, Laurent Berger s'attendait sans doute à ce qu'on lui parle de la relation entre les deux premiers syndicats. Il s'est montré ouvert et déterminé.
Le drapeau brûlé, "un acte grave". Laurent Berger est revenu sur l'affaire du drapeau CFDT brûlé par un militant CGT, lors d'une manifestation à Lille le 14 mars. "C'est un acte grave qui a été mal pris par nos militants". Thierry Le Paon, secrétaire général de la CGT l'a appelé pour lui dire qu'il "ne tolérait pas cet acte", a-t-il assuré, avant de confirmer : "on n'a aucun compte à régler avec la CGT. Il y a des moments de crispations parfois".
L'"estime réciproque avec Le Paon". Les deux successeurs de François Chérèque et Bernard Thibault ont une "estime réciproque" l'un pour l'autre, selon Laurent Berger. "Il n'y a aucun problème entre nous", a-t-il affirmé. Sur le plan politique, les deux hommes débattront pour la première fois dans leur nouveau rôle "le 12 avril à Nantes".
Manifestation à part le 1er mai. Laurent Berger l'a répété : "Non, nous n'irons pas manifester avec la CGT le 1er mai". Il reproche au premier syndicat français sa véhémence à son encontre, lors de son congrès. "La CGT a fait de l'accord emploi son totem pour faire son unité interne, avec des mots très très durs pour la CFDT. Je pense qu'il fallait un peu plus de mesure", a-t-il confié.
Vendredi, jour historique. Laurent Berger a assimilé la publication de la liste des syndicats représentatifs vendredi à un "jour historique pour le syndicalisme". "Cela montre que le syndicalisme dans ce pays, ce n'est pas que la CGT. C'est la CGT, mais aussi la CFDT et d'autres organisations", s'est-il réjoui, alors que son syndicat talonne la CGT de très près (26,77% contre 26%).
# Son point de vue politique
Evidemment, le nouvel homme fort de la CFDT a donné son point de vue sur la situation politique et sociale française. L'occasion d'en demander plus au gouvernement... sans l'accabler pour autant.
Ayrault doit agir. Laurent Berger s'est catégoriquement refusé à critiquer le Premier ministre. "Il fait un travail qui n'est pas évident. Il est toujours facile de critiquer. Je ne prends ni sa défense, ni ne le critique. Il est là, ce que je lui demande, c'est d'agir. Chacun sa personnalité. La question est sur le fond des sujets. On ne demande pas à un responsable politique de monter sur un tonneau et de chanter tous les matins", a conclu Laurent Berger.
"Pas une crise, une mutation profonde". Le secrétaire général de la CFDT invite encore le gouvernement à plus se projeter. "Je trouve la société bloquée. Nous ne vivons pas une crise, mais une mutation profonde que nous n'avons pas anticipée", estime-t-il.
"Trois défis prioritaires". Pour la débloquer, le successeur de François Chérèque a listé "trois défis" : "s'occuper des plus fragiles, donner des leviers pour s'en sortir et expliquer la société d'après".