Cette fois, Nicolas Sarkozy ne laisse le soin à personne d’organiser la riposte. "Choqué", selon l’un de ses proches, par les révélations de Valeurs actuelles la semaine dernière, selon lesquelles l’Elysée entretiendrait un "cabinet noir" pour enquêter illégalement sur ses archives confidentielles, l’ancien président ne veut pas en rester là. Et, selon les informations de Caroline Roux, éditorialiste à Europe 1, les justifications de l’Elysée, qui explique avoir agi sur ordre des juges, ne l’ont pas convaincu. Furieux, il organise la contre-attaque depuis son bureau de la rue de Miromesnil, à Paris. Son avocat, Me Thierry Herzog, est d’ailleurs chargé d’étudier le dossier pour savoir si un recours en justice est possible.
Caroline Roux raconte comment Nicolas Sarkozy organise la riposte :
Une tribune pour commencer. En attendant, c’est naturellement sur le terrain politique que la bataille s’ouvre. Ce week-end, deux députés, Olivier Marleix et Guillaume Larrivé, ancien conseiller juridique de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, ont rédigé une tribune pour interpeller le président de la République sur ce que les sarkozystes qualifient de "scandale d’Etat". Le texte, publié mercredi dans Le Figaro, a été relu et validé par Michel Gaudin, l’actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, selon l’un des deux rédacteurs. Des rédacteurs qui accordent ce jeudi une interview sur le même sujet dans… Valeur actuelles.
Mais la polémique "ne prend pas". Le problème, pour Nicolas Sarkozy, c’est que l’opinion semble largement se désintéresser de l’affaire. "Ça ne prend pas", concède un proche de l’ex-président. Il faut dire que l’affaire est complexe. L’Elysée aurait effectué des recherches dans les archives informatiques de Nicolas Sarkozy pour obtenir des éléments dans le dossier Tapie. La présidence explique qu’elle répondait tout simplement à une demande des juges, mais pour les amis de l’ancien président, c’est une atteinte au principe de séparation des pouvoirs et un acte illégal, puisque les archives de chefs d’Etat ne peuvent pas être consultées avant 25 ans. Trop compliqué pour enflammer l’opinion.
Sarkozy en commandant en chef. Cette affaire montre surtout une fois de plus que Nicolas Sarkozy ne se tient pas si éloigné du pays. S’il mène la manoeuvre lui-même, en commandant en chef, c’est qu’il est persuadé qu’il y a une volonté de la part de l’Elysée de l’empêcher de revenir en politique. Surtout, sa détermination à contre-attaquer dans ce dossier est une preuve, s’il en fallait encore une, qu’il prépare l’avenir. Son avenir.