Ses aveux, mardi, ont provoqué une véritable déflagration dans le monde politique. Le PS pleure la trahison d’un des siens, l’opposition réclame des comptes à François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Jérôme Cahuzac, lui, est bien loin de tout ça.
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Ayrault "pas sympa". L’ancien ministre du Budget a passé la soirée à l’abri de toute sollicitation, entouré de ses proches. "Il se protège", raconte un ami à Europe 1. A-t-il regardé l’intervention du Premier ministre à la télévision, très virulente à son encontre ? Non, Jérôme Cahuzac n’en a pas eu le cœur, mais il s‘est toutefois fait raconter la scène par un proche. "Pas sympa", réagit-il dans un SMS laconique. Jean-Marc Ayrault n’a pas digéré le mensonge de son ancien ministre, et l’a crié haut et fort à tous les Français : "je lui ai dit de vive voix qu’il nous avait trahi".
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L’heure des pardons. A tous ceux qu’il a eus au téléphone depuis ses aveux, il répète en boucle, presque mécanique : "je te demande pardon, je te demande pardon". Car dans son entourage, c’est la stupéfaction. L’un de ses plus proches collaborateurs a appris le mensonge en lisant le blog de son patron, comme tous les Français. "Comme s’il n’avait pas réussi à me le dire de vive voix", tente-t-il de se rassurer auprès d’Europe 1.
Le fantôme de Bérégovoy. Mais ce qui frappe son entourage, c’est le mélange d’abattement et de soulagement. "Il semble presque libéré", confie un de ses proches.Ce qui n’empêche pas les inquiétudes chez ses amis qui prennent soin de ne pas le laisser tout seul. "Ça serait dommage qu'il y ait un nouvel accident Jean [sic] Bérégovoy qui se produise", a estimé dans la soirée Bernard Tapie, faisant référence au suicide de l'ancien premier ministre Pierre (et non pas Jean) Bérégovoy, le 1er mai 1993. Mardi, l’entourage de Jérôme Cahuzac évoquait "un homme brisé" et "une attitude suicidaire".