• L’info. Selon Mediapart, Jérôme Cahuzac a détenu "pendant de longues années" un compte en Suisse, auprès de l’Union des banques suisses (UBS) de Genève. Ce compte aurait été clôturé au début de l’année 2010. Les avoirs auraient été transférés, vers l’agence UBS de Singapour. Des informations démenties par le ministre délégué au Budget. Mercredi soir, le site a cherché à apporter une nouvelle preuve en publiant (article payant), un enregistrement sonore datant de 2000. Dans ce document sonore, un homme, présenté comme étant Jérôme Cahuzac, évoque au téléphone un compte qu'il aurait à la banque suisse.
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• Que dit le message ? "Moi ce qui m'embête, c'est que j'ai toujours un compte ouvert à l'UBS (Union des banques suisses, ndlr) mais il n'y a plus rien là-bas, non ? La seule façon de le fermer, c'est d'y aller?", demande la personne présentée par Mediapart comme étant Jérôme Cahuzac. "Ça me fait chier d'avoir un compte ouvert là-bas, l'UBS, c'est quand même pas forcément la plus planquée des banques", ajoute-t-il. Le député de Lot-et Garonne s'inquiète alors des répercussions possibles alors qu'il s'apprête à devenir maire "au mois de mars".
• Les circonstances de l'enregistrement. La conversation aurait été enregistrée en 2000 de manière complètement fortuite par un interlocuteur de Jérôme Cahuzac, qui dit porter ce document comme un"poids" depuis 12 ans. Les conditions dans lesquelles l'enregistrement a été réalisé sont rocambolesques. Après avoir appelé un correspondant sur un sujet tout autre, Jérôme Cahuzac l'aurait rappelé par erreur, alors qu'il était en pleine conversation avec un autre interlocuteur. La conversation avec ce dernier est alors enregistrée par le répondeur téléphonique du premier correspondant, sans qu'aucun ne s'en rende compte.
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• Des doutes sur l'authenticité. La voix de Jérôme Cahuzac n'était pas reconnaissable de manière évidente par les journalistes de l'AFP qui ont écouté l'enregistrement. Dans l'entourage du ministre, on est formel. "Ce ne sont ni ses mots, ni sa voix, ni son phrasé", a affirmé un proche, mercredi soir. "Aucun des prétendus éléments matériels dont Mediapart croit disposer ne sont convaincants, ne m'impressionnent ni ne peuvent ébranler ma détermination à poursuivre mon action", a pour sa part réagi le ministre dans un communiqué diffusé à sa sortie de l'Assemblée nationale, où il a passé l'après-midi et la soirée au banc du gouvernement pour le projet de loi de Finances rectificative.