Attaqué mais pas touché et encore moins coulé. Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a cherché à donner l'image d'un homme serein et combatif lorsqu'il s'est confié jeudi soir à Europe 1. Dans l'avion qui le menait à Dublin où se tient une réunion des ministres des Finances européens, le ministre a confié traverser une épreuve parce qu'il doit se battre contre "le mensonge, la calomnie, la manipulation."
Pierre Moscovici a confié que c'était la pire épreuve de sa vie à Ludovic Fau :
Mis en cause. "Jamais, jamais je n'ai su", a-t-il martelé, tapant du poing sur sa tablette, à propos du compte en Suisse de Jérôme Cahuzac. Pierre Moscovici est mis en cause par l'hebdomadaire Valeurs actuelles qui affirme qu'il savait dès décembre que son ministre délégué possédait ce compte grâce à une enquête secrète diligentée par le fisc. Deux parlementaires UMP, Philippe Marini et Gilles Carrez, se sont d'ailleurs rendus jeudi à Bercy pour vérifier les informations de Valeurs actuelles. En vain, ont-ils par la suite admis, même s'ils estiment ne pas avoir encore assez d'informations pour clore le dossier.
"Pschitt". Cet article "a déjà fait pschitt", rétorque Pierre Moscovici, qui confirme avoir décidé de porter plainte contre le journal pour diffamation. "Cet univers de l'argent n'est pas le mien", ajoute-t-il, évoquant la modestie de son propre patrimoine. En attendant de pouvoir s'expliquer devant la commission d'enquête sur l'action du gouvernement durant l'affaire Cahuzac, le ministre de l'Economie garantit qu'il "dort comme un enfant". Et de réaffirmer sa détermination en citant Balzac : "dans les grandes crises, le cœur se brise ou se bronze". Autrement dit, ce qui ne me tue pas me rend plus fort.