"J'ai commis une folle bêtise". Il s'agissait de la première intervention télévisée de Jérôme Cahuzac depuis ses aveux le 2 avril dernier. L'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, qui a avoué détenir un compte en Suisse après les révélations du site Médiapart, a annoncé mardi qu'il quittait son siège de député du Lot-et-Garonne dans un entretien à BFMTV. "La faute morale ne me permet pas de rester député", a-t-il expliqué. Jérôme Cahuzac disposait d'un mois jour pour jour pour trancher, soit jusqu'à vendredi. L'annonce intervient donc trois jours avant la deadline. "Il m'a donc fallu du temps pour prendre cette décision (...). J'ai eu besoin de ce temps pour mesurer l'ampleur et la faute morale que j'ai commise", a-t-il confié.
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"J'ai commis une folle bêtise, une folle erreur, il y a près de vingt ans", a poursuivi l'ancien ministre. "Par définition, une folie et une bêtise sont difficilement explicables". "J'en paie le prix fort ces jours ci", ajoute-t-il. Le ministre a répété à plusieurs reprises qu'il a "une part d'ombre" qui "est aujourd'hui en pleine lumière", "mais qui n'en a pas ?", demande-t-il. Le ministre affirme avoir "tout fait pour la réduire" par un "travail ardent sincère". "La meilleure façon de régler son compte à cette part d'ombre, c'est d'affronter la vérité."
"Le retour à la vie politique me paraît infiniment peu probable et je vous le dis avec tristesse." L'ancien ministre a confirmé avoir menti à François Hollande sur son compte en Suisse et assure être le seul "vrai responsable de cette situation".
15 millions : "des rumeurs". Concernant son compte en Suisse, Jérôme Cahuzac a confirmé la somme de 600.000 euros mais pas les 15 millions évoqués dans les médias suisses. "Je ne sais pas d'où viennent les rumeurs", a-t-il ajouté. "Les sommes que vous venez d'évoquer n'ont rien à voir avec la réalité". D'où venait l'argent déposé sur le compte suisse ? "De mon travail", assure Jérôme Cahuzac : "une activité légale auprès d'entreprises de santé et de laboratoires pharmaceutiques" qu'il a exercée après son départ du ministère de la Santé en 1991 et jusqu'à son élection comme député en 1997. "Ce compte n'a jamais servi à financer des campagnes du Parti socialiste", a-t-il par ailleurs souligné.