"Ca va, ça va". "Je n'ai pas le choix. Je répondrai, à disposition de la commission." Entre résignation et lassitude, Jérôme Cahuzac, contacté par Europe 1, fait comprendre qu'il se serait bien passé d'une nouvelle convocation devant la commission d'enquête parlementaire. L'ex-ministre du Budget est entendu mardi, afin de répondre notamment sur le rôle des autres membres de l'exécutif dans l'affaire de son compte caché en Suisse. Pour répondre à la nouvelle salve de questions de la commission, Jérôme Cahuzac va quitter la Corse où il séjourne depuis plusieurs semaines. Lorsqu'on lui demande dans quel état d'esprit il est, il se contente d'un laconique "ca va, ca va".
"La politique est derrière lui". Ses proches décrivent toujours un homme brisé, marqué, et qui aspire à retrouver un certain calme. "Il n'attend plus qu'une chose, c'est qu'on l'oublie", confirme un de ses amis. Après les doutes que Jérôme Chauzac avait lui -même entretenu sur un éventuel retour devant les électeurs, même cette hypothèse semble définitivement enterrée. "La politique est derrière lui", affirme un ami qui l'a eu récemment au téléphone, avant d'ajouter : "même s'il avait envisagé un temps de revenir aux municipales, le calendrier judiciaire de son affaire ne le lui permettrait pas".
Ce qui l'attend mercredi. "Jérôme Cahuzac n'avait jamais évoqué- nous l'avons découvert après sa première audition - la réunion le 16 janvier entre le Président de la république, le Premier ministre, Pierre Moscovici et lui-même. Nous l'interrogerons là dessus", a expliqué mardi le président de la commission d'enquête parlementaire, Charles de Courson, invité d'Europe 1. Ce dernier l'assure : cette deuxième audition a été décidée "à l'unanimité par les membres" de sa commission.
"C'est lors de cette réunion du 16 janvier qu'a été décidé de saisir les autorités fiscales helvétiques. Nous aimerions savoir quel rôle Jérôme Cahuzac a joué" alors que "le 10 décembre 2012, il signait une note se déportant de cette affaire", a expliqué le député UDI. "Ensuite, il y a eu une autre réunion, lors de laquelle l'intéressé se serait engagé à avoir une réponse de la banque UBS prouvant qu'il n'avait pas de compte en Suisse. Or, il n'y a jamais eu de réponse. Nous aimerions l'interroger là dessus", a encore poursuivi Charles de Courson. "Puis, autres points, nous aimerions l’interroger sur ses relations avec Stéphane Fouks", le patron de l’agence Havas Worldwide, a-t-il enfin précisé.