Il l’a longtemps défendu, et la déception a donc été plus grande encore. Quand Jérôme Cahuzac avoue publiquement, mardi, qu’il a bien un compte en Suisse, François Hollande est seul dans son bureau. Il tombe des nues. Car le chef de l’Etat n’était pas au courant, racontent ses proches. Europe 1 vous fait le récit de cette soirée.
17h, la surprise. Le président est seul dans son bureau quand, comme tous les Français, il apprend les aveux de son ancien ministre du Budget. Il est furieux. Une colère sourde le gagne. Avec la froideur caractéristique des grands fauves politiques, il tire alors un trait définitif sur Jérôme Cahuzac. Plus question de lui téléphoner. Encore moins de citer son nom. Beaucoup des personnes présentes aux côtés de François Hollande, mardi soir, ont témoigné de cette dureté auprès d’Europe 1. Lorsque le secrétaire général de l'Elysée déboule dans son bureau, le président est calme : sa seule priorité est de couper net avec ce ministre déchu.
18H. La réplique. Après une réunion de crise avec ses principaux conseillers et communicants, dont le désormais contesté Claude Sérillon, François Hollande fignole son communiqué. Il est d’une grande fermeté : "sévérité, "impardonnable faute morale" sont ses mots. Puis vient l’heure de préparer avec son Premier ministre l’intervention de ce dernier au journal télévisé de France 2. Et là encore, Jean-Marc Ayrault est sévère : "je lui ai dit de vive voix qu’il nous avait trahi. Il l’a reconnu".
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18h30. La vie continue. Après la publication de son communiqué, François Hollande descend dans la salle des fêtes pour décorer sept personnalités éminentes. Peu réputé pour sa ponctualité, le chef de l’Etat n’a qu’une petite vingtaine de minutes de retard. Et il ne laisse rien transparaitre. Arbore même un sourire de façade. Puis vers 21 heures, il dîne en tête à tête avec Jean-Marc Ayrault. Au menu des discussions : Cahuzac, parions-le…