L'INFO. Mis en examen depuis le 2 avril 2013 pour "blanchiment de fraude fiscale", Jérôme Cahuzac ne s’était plus exprimé publiquement depuis l’annonce de son retrait de la vie politique, le 16 avril 2013 sur BFM TV. Dans une enquête à paraître mercredi dans Vanity Fair, l’ancien ministre du Budget raconte comment il a vécu la révélation de son compte caché en Suisse.
"Une imbécillité". "Le prix de la vérité était trop lourd, déclare notamment Jérôme Cahuzac. J’ai construit ma vie politique de façon scrupuleusement honnête - intellectuellement et matériellement. Quand j’ai ouvert ce maudit compte, je n’avais aucun mandat, je n’étais candidat à rien, je n’imaginais même pas que je le serais un jour. Je suis devenu un homme respecté, écouté, on me reconnaît une compétence, j’ai une influence sur la politique de mon pays… J’ai fait des sacrifices pour en arriver là. Je ne peux pas accepter de laisser tout détruire à cause d’une imbécillité qui date d’il y a vingt ans…", a lâché l’ancien député du Lot-et-Garonne, selon les premiers éléments du papier mis en ligne mardi soir sur le site de Vanity Fair.
"L’existence du compte est devenue un boulet". Une fois lancé en politique, Jérôme Cahuzac assure avoir essayé de se débarrasser de ce compte qu’il savait être une difficulté potentielle : "l’existence du compte est devenue un boulet. À cinq ou six reprises, j’ai tenté de m’en débarrasser. À chaque fois, je me suis heurté au même obstacle : la rupture de l’anonymat (…) si j’avais pu rapatrier les fonds et m’acquitter de ce que je devais [au fisc] tout en préservant le secret, immédiatement je l’aurais fait."
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