Le contexte. Il n’y pense donc pas qu’en se rasant. S’il a un temps laissé entendre que sa vie politique était derrière lui, Jérôme Cahuzac, ministre du Budget démissionnaire, laisse désormais planer le doute. Dimanche dernier, sa visite sur le marché de Villeneuve-sur-Lot a été interprétée comme une prise de température avant une éventuelle candidature à la législative partielle. Au Parti socialiste, on espère qu’il n’en fera rien. Et pourtant…
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"Proposition indécente". Daniel Borie (photo) connaît bien Jérôme Cahuzac. Il était un membre éminent de son équipe de campagne lors des législatives en 2012, qui avait vu l'ancien ministre dépasser le score de 60% au second tour. Et le conseiller général de Tournon assure à Europe 1 avoir été contacté par celui dont plus personne ne veut entendre parler à gauche. "Jérôme Cahuzac m’a consulté à plusieurs reprises, mais comme d’autres élus, j’en suis persuadé. Il m’a proposé, après mon élimination lors de la primaire socialiste, de réfléchir à une éventuelle suppléance s’il venait à se présenter", confie t-il.
"La seule légitimité qu’il reconnait, c’est celle des électeurs". Une proposition qu’il a finalement déclinée après une semaine de réflexion "car c’était quelque chose de très difficile à trancher, d’abord par fidélité au PS, et aussi par fidélité à tout ce qu’il a apporté ici du temps où il était député puis ministre". Qu’est-ce qui a finalement fait pencher la balance du côté du non ? "C’est l’avis de ma famille qui a été privilégié", explique-t-il. Avant de conclure, comme un message envoyé à la concurrence : "je suis quasiment persuadé, et ce depuis un mois, qu’il ne lâchera pas le combat. Pour lui, la seule légitimité qu’il reconnait, c’est celle du peuple, donc des électeurs." Bernard Barral, le candidat officiellement investi par le PS, sait à quoi s’en tenir.
Un sondage commandé. Au début de la semaine, des électeurs locaux ont par ailleurs été sollicités par une société de sondages, qui a inclus dans leurs choix possibles l'option "Jérôme Cahuzac". "Si le vote avait lieu ce dimanche, pour qui voteriez-vous ?" Voilà la question qui a été posée à Patrick Beauvillard, conseiller régional Modem. "Il y avait les candidats qui se sont déclarés et puis, une deuxième série de questions avec dans la liste des réponses possibles, celle de Jérôme Cahuzac", raconte t-il à Europe 1. L'ancien ministre du Budget est-il derrière ce sondage ? L'institut LH2 refuse de dire qui a commandé cette étude.
Cahuzac dément. L'ancien ministre du Budget a assuré mercredi matin ne pas avoir encore pris de décision quant à une candidature à la législative partielle et ne pas avoir sollicité de suppléant potentiel. "Je n'ai proposé de suppléance à personne", a-t-il affirmé mercredi matin à RTL.