L’INFO. Après avoir fait durer le suspense, Jérôme Cahuzac a finalement décidé de jeter l’éponge. L’élection législative partielle dans son fief de Villeneuve-sur-Lot se fera sans lui. "Je ne serai pas candidat. J'espère que chacun comprendra et respectera ce choix douloureux et qui me fut bien difficile à faire", a-t-il annoncé dans une interview publiée dimanche dans la Dépêche du Midi. Une déclaration qui ne fait que des heureux au Parti socialiste.
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Le PS respire… Le retour de cet ancien camarade banni aurait en effet singulièrement compliqué la tâche du PS local. Selon un sondage Ifop connu vendredi, le faible score (11%) qu'aurait obtenu l'ancien ministre du Budget aurait été suffisant pour empêcher Bernard Barral, candidat PS officiel, d'accéder au second tour, qui se serait joué entre l'UMP (27%) et le FN (22%). Son abandon est donc un soulagement, après la débâcle socialiste dans l’Oise, lors d’une législative partielle, fin mars. C'est une "décision qui s'imposait, qui allait de soi", a estimé le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici au Forum Radio J. "C'est conforme aux engagements qu'il avait pris, le 16 avril à la télévision, de ne pas se représenter à un mandat public : il a pris la bonne décision", a poursuivi Harlem désir, patron du PS, auprès l'AFP.
… et l’opposition se gausse. La présence de l’ancien ministre du Budget les aurait bien arrangés. A l’UMP, on n’en a donc pas fait des tonnes après l’annonce de son abandon. Seul Luc Chatel, vice-président délégué du mouvement, s’est exprimé pour noter « un éclair de lucidité dans un océan de traîtrise". Michel Gonelle, ancien adversaire local de Jérôme Cahuzac, est plus bavard. "Le fait qu’il dise ‘je paierai ma dette’, ce n’est pas une concession. Il paiera sa dette en fonction de la loi, et l’administration appliquera la loi vis-à-vis des fraudes qui lui sont reprochées. On n’a pas à lui dire merci qu’il dise ‘je veux payer ma dette’. Nous sommes dans une république, les citoyens doivent avoir le même traitement devant l’impôt", a déclaré au micro d’Europe 1 le détenteur de la bande audio qui a entraîné la chute de l'ancien ministre socialiste, lundi matin.
Et demain ? Demain, c’est bientôt, et c’est en 2014. Dans ce même entretien, le boxeur laisse en effet entendre qu’il n’a pas définitivement raccroché les gants. Les élections municipales de l’année prochaine pourraient lui offrir une possibilité de come-back. "J'aime trop ce territoire où j'ai tant d'amis véritables et courageux, pour l'oublier", avance-t-il. Avant d’assurer : "je reviendrai".
D’ici là, l’ancien ministre du Budget va se faire oublier pour se racheter une virginité. Et s’expliquer, aussi. Mardi, la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, réclamée par l'Union des démocrates et indépendants (UDI) de Jean-Louis Borloo, entamera ses auditions avec Edwy Plenel, patron de Médiapart, puis Michel Gonelle suivra. Jérôme Cahuzac devra lui aussi répondre aux questions de ses anciens collègues parlementaires, à une date pour le moment inconnue.