Candidats, comment réussir votre salon de l’Agriculture

Pour réussir leur salon de l'Agriculture, les candidats ont tout intérêt à calquer leur attitude sur celle de Jacques Chirac, star incontestée de l'événement.
Pour réussir leur salon de l'Agriculture, les candidats ont tout intérêt à calquer leur attitude sur celle de Jacques Chirac, star incontestée de l'événement. © REUTERS
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Pour les candidats à la présidentielle, c’est un passage obligé. Europe1.fr leur glisse quelques conseils.

Pas de Salon de l’Agriculture sans son traditionnel défilé d’hommes et de femmes politiques. En cette année électorale, l’édition 2012 n’échappera pas à la règle, au contraire. Nicolas Sarkozy s’y rendra dès l’inauguration samedi, avant François Bayrou le lendemain, puis François Hollande, le 28 février et Jean-Luc Mélenchon le 29. Marine Le Pen est également attendue, même si la date de sa visite n’est pas encore connue. Quant aux autres candidats, ils devraient en toute logique également faire le déplacement.

Pour tous ces prétendants au poste suprême, une visite au Salon de l’Agriculture nécessite une préparation bien particulière. Et une fois sur place, il faut sacrifier à certains comportements indispensables. Europe1.fr, avec la coopération du spécialiste en communication politique d’Europe 1 Bastien Millot, en dresse la liste.
 
 Manger et boire sans modération. Peu importe l’heure, peu importe le produit, peu importe la quantité. Au Salon de l’Agriculutre, le candidat à l’élection présidentielle doit avaler tout ce qu’on lui propose. "Il faut être capable d’enchaîner en une heure et demi la dégustation de 50 spécialités culinaires différentes, et le fait de boire une vingtaine de breuvages différents, que ce soit du vin, du punch, du champagne et des liqueurs. Ça nécessite une constitution physique robuste", sourit Bastien Millot. "Il vaut mieux prendre à la fois un antiacide, ne pas manger la veille, ni envisager d’aller au restaurant dans la foulée", conseille-t-il. Et surtout, il faut avoir l’air de se régaler à la dégustation, sans oublier de féliciter le généreux donateur pour son savoir-faire

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Flatter les bêtes. C’est un passage obligé dans le passage obligé. Le candidat à la présidentielle ne doit pas hésiter à aller flatter la croupe ou le flanc des animaux exposés dans les travées du Salon. "On peut aussi tenir dans ses bras un animal. C’est toujours le bienvenu", souligne Bastien Millot.
Exemple  avec Ségolène Royal en mars 2007 :

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Etre souriant, convivial et chaleureux. Au Salon de l’Agriculture, il faut serrer des mains, beaucoup, beaucoup de mains. "Il faut aussi caresser le maximum de têtes blondes. Ça fait de belles images", estime Bastien Millot. "Les candidats doivent montrer qu’ils ont de l’humour, qu’ils n’ont pas peur de mettre les mains dans le cambouis, en l’occurrence la paille", poursuit le spécialiste.
 
 Le contre-exemple ultime de cette attitude avenante date de 2008, et il est resté dans les mémoires. A un homme qui lui lançait "Touche-moi pas, tu me salis", Nicolas Sarkozy avait répondu d’un tonitruant "Casse-toi pov’con". A proscrire absolument en cette période de campagne électorale.

Regardez la vidéo de l’incident (à partir de 25'') :

Bien préparer sa visite. Si les visites des candidats peuvent parfois sembler se dérouler dans un joyeux fouillis, en fait, il n’en est rien. "Il faut que ça fasse le plus naturel possible, mais une visite au Salon de l’Agriculture ne peut en aucun cas être improvisé", prévient Bastien Millot. D’ailleurs, les venues des politiques sont préparées avec un soin tout particulier. "Il faut calculer le timing, l’itinéraire, savoir quels stands visiter par rapport au message que le candidat veut faire passer."
 

Quant aux petits candidats, peu connus du grand public, "ils ont intérêt à bien mobiliser leurs troupes, à faire venir leurs partisans dans les allées du Salon, sinon ils risquent de passer largement inaperçus", conseille le spécialiste es communication.

Chirac, l’exemple à suivre. Il est la star incontestée du Salon de l’Agriculture, celui qui en a fait un passage obligé pour les politiques.  "S’il y avait un classement, il serait hors-concours", rigole Bastien Millot. "C’est vraiment le modèle, le champion du monde de l’utilisation du Salon. Avec lui, c’était zéro défaut, toutes les cases étaient cochées." Les raisons de ce succès sont en même temps simples et difficiles à copier. "Chirac, c’est l’idole des agriculteurs, et c’est quelqu’un qui adore manger et boire", rappelle notre expert. "Entre un public acquis et le fait qu’il n’ait pas du tout à se forcer pour tout goûter, l’alchimie se fait naturellement." Les candidats connaissent donc l’exemple à suivre.