Le patron du parti, Jean-François Copé, a beau faire et répéter à l’envi qu’il n’y a pas de honte à afficher "haut et fort" les couleurs de l’UMP. Rien n’y fait. A quelques jours du premier tour des cantonales, nombres de candidats du parti majoritaire oublient toujours de mentionner leur appartenance à l’UMP.
Ainsi même dans le fief du Premier ministre, François Fillon, dans la Sarthe, le site Internet de la majorité ensemblepourlasarthe ne mentionne nulle part l’appartenance politique de ses candidats. Au final, dans ce département, selon les listes publiées par la presse locale, seuls huit candidats affichent l'étiquette UMP, pour 19 cantons en jeu.
"Ces candidats sans étiquette"
Une situation qui n’a pas manqué d’amuser François Hollande, lui-même candidat aux cantonales. De passage à Toulon, début mars, le leader socialiste a longuement raillé ces "candidats sans étiquette". Dans une sorte de one-man-show, il a ainsi ironisé : "s’il y a un seul candidat en France qui prend le risque de mettre sur ses affiches le nom du PS et un logo UMP, je suis prêt, sur mes fonds personnels, à lui offrir un déplacement en Corrèze"…
Egrainant les départements où les candidats de droite masquent leur appartenance à l’UMP, l’ex-numéro un du PS a souligné que dans la Loire, les candidats du parti majoritaire se sont réunis sous la bannière "Union pour la Loire", et en Seine-et-Marne, département du secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé et du patron des députés UMP Christian Jacob, "Union pour la Seine-et-Marne".
La bannière "Union pour..."
La liste de ces exemples est longue. En Aveyron, sur 22 cantons renouvelables, seuls trois candidats se sont déclarés UMP. Dans le Tarn, seuls deux candidats s’affichent officiellement de ce parti. Le secrétaire départemental UMP, Olivier Brault, lui-même candidat, est recensé par la préfecture dans la catégorie "autres" (ni UMP, ni DVD). Dans son journal de campagne, il n'utilise pas une seule fois le mot UMP.
Enfin, en Moselle, le député-maire UMP de Woippy, François Grosdidier, s'est enregistré sous l'étiquette "Majorité".
"Ca s'est toujours fait, à droite comme à gauche", réplique le secrétaire national UMP chargé des élections, Alain Marleix. Et d'évoquer la situation dans les Bouches-du-Rhône où les candidats PS "s'appellent le 13 en action", car il n'est "pas très porteur" d'avoir "l'étiquette socialiste derrière Jean-Noël Guérini". En Savoie aussi, les candidats socialistes ont préféré l'appellation"Savoie pour tous"...
>> DOSSIER SPECIAL - Les cantonales 2011