Il n'est "pas question que les prix des carburants continuent d'augmenter", a prévenu mardi Pierre Moscovici. Invité d'Europe 1 au lendemain de la publication de nouveaux chiffres qui attestent d'une hausse des tarifs à la pompe, le ministre de l'Economie a promis des "mesures appropriées" qui seront présentées d'ici à la fin août. En attendant, le ministre de l’Economie conserve l’agenda qu’il s’est fixé, mais une certitude l’habite : "il y a un manque de transparence" dans la filière.
• Une promesse : limiter la hausse des prix. Les prix du diesel et de l'essence ont nettement grimpé - d'environ 2 centimes - la semaine dernière en France, se rapprochant de leurs records de mars-avril, selon les relevés des prix publiés lundi par le ministère de l'Ecologie et de l'Energie.
Cette hausse des tarifs est "un sujet sensible pour beaucoup de Français. Nous avions pris l’engagement pendant la campagne présidentielle de bloquer les tarifs s’ils dépassaient un certain niveau, qui est celui d’avril – mai", a réagi Pierre Moscovici, avant d'ajouter : "maintenant, la question se pose".
• Un constat : "un manque de transparence". En attendant les mesures, le diagnostic. "J’ai envoyé une lettre de mission pour me rendre un rapport sur la transparence, la formation des prix dans la filière du raffinage et de la distribution. Il y a un manque de transparence : moi, ce que je veux savoir, c’est si la hausse est durable et comment se forment les prix. On me dit les marges sont infimes, moi je veux savoir ce qu’il se passe", a prévenu le ministre.
• Un agenda. La feuille de route de Bercy s'articule en deux étapes : le 24 et le 28 août. "Le 24 août, je recevrai un premier rapport. Sur la base de ce rapport, je verrai le 28 août les compagnies de raffinage, de distribution et dès cette date nous agirons", a poursuivi Pierre Moscovici, avant de promettre : "nous prendrons les mesures appropriés parce qu’il n’est pas question que les carburants continuent d’augmenter".
• Plusieurs pistes pour agir. Le gouvernement promet donc d'agir à la fin du mois d'août, mais ce n'est qu'après avoir reçu le rapport qu'il a commandé que le ministre de l'Economie agira et les pistes sont nombreuses. "Les mesures sont de plusieurs natures possibles : il y a le blocage lui-même, il y a des conditions réglementaires extrêmement précises et puis des conditions financières", a énuméré Pierre Moscovici.
"On peut mettre en place ce qu’on a appelé un mécanisme dit TIPP flottante, mettre en place des mécanismes qui permettent aux plus défavorisés de bénéficier de réductions de prix. On peut enfin agir de façon concertée avec les distributeurs", a-t-il ajouté. "Sur la base du rapport remis le 24, sur la base de la réunion du 28, nous agirons de la façon la plus appropriée mais encore une fois je prends l’engagement que les prix des carburants ne seront à ce moment à un niveau supérieur à ceux d’aujourd’hui", a conclu le ministre.