C'est devant une salle comble que Nicolas Sarkozy a tenu le premier meeting de sa campagne pour la présidence de l'UMP, jeudi à Lambersart, dans la banlieue de Lille. Un discours lors duquel il a précisé certaines de ses propositions, particulièrement marquées à droite, et attaqué directement l'exécutif en place.
Nicolas Sarkozy fait observer un moment de silence à la mémoire d'Hervé Gourdel #Lambersarkopic.twitter.com/jKciDFAjPZ— Louis Hausalter (@LouisHausalter) 25 Septembre 2014
L'ancien chef de l'Etat a appelé à "refuser l'eau tiède, les demi solutions, les faux compromis. Rassurez-vous, de ce point de vue je n'ai pas changé !". De l'UMP, il n'a finalement pas longtemps été question. Nicolas Sarkozy n'a cité qu'une fois le nom du parti, préférant souvent évoquer sa "famille politique". La teneur du discours donnait bien plus l'impression d'un meeting de campagne présidentielle. Et rappelait furieusement l'entre-deux-tours de 2012.
"Votre soutien ne m'a jamais fait défaut" dit Nicolas Sarkozy pic.twitter.com/cCmAaqrvZK— Louis Hausalter (@LouisHausalter) 25 Septembre 2014
>> Europe 1.fr y était et vous propose de revenir sur les moments forts de son discours :
Hollande "perdu" et "sonné". "Le nombre de mensonges, le nombre de gens à qui on a menti est si important", a lancé l'ancien président de la République. "Les Français éprouvent l'impression qu'au sommet de l'Etat, ils sont perdus, sonnés", a-t-il poursuivi. "La présidence dite normale ? On imagine ce que ça aurait été si ça ne l'avait pas été", a-t-il ironisé, suscitant rires et applaudissements.
Bronca contre un petit groupe qui criait "Sarkozy délinquant". "Ne les écoutez pas", intervient Sarkozy pic.twitter.com/hVyRilMC63— Louis Hausalter (@LouisHausalter) 25 Septembre 2014
Plus de statut à vie dans la fonction publique. "La question n'est pas de savoir si on est plus ou moins à droite", a déminé Nicolas Sarkozy. D'abord très vague - "le monde a terriblement changé" -, il a finalement formulé quelques propositions. L'ancien président souhaite notamment la fin de la sécurité de l'emploi dans la fonction publique. Il faut "que les recrutement dans la fonction publique ne soit plus soumis à la règle du statut à vie", a-t-il affirmé.
"Se réapproprier la pratique du référendum". Comme lors de son interview télévisée, Nicolas Sarkozy s'est attaqué à l'espace Schengen. "Garder Schengen dans son état actuel, ce n'est tout simplement plus une option", a-t-il martelé. "Je crois qu'il est venu le temps de nous réapproprier la pratique du référendum", a poursuivi Nicolas Sarkozy. "Quand une partie des élites et certains corps intermédiaires chercheront à monopoliser un débat, alors il ne faudra pas hésiter à en appeler au peuple par l'intermédiaire du référendum". Un refrain déjà entonné en 2012. "Et que l'on ne me parle pas de populisme parce que le populisme monte quand on refuse la parole au peuple, jamais quand on donne la parole au peuple", s'est-il justifié.
Concrètement, Nicolas Sarkozy souhaite consulter les Français par référendum sur deux sujets : la réforme du Parlement et celle des collectivités territoriales. "Il faut réduire le nombre de parlementaires et leur redonner aussi du poids, une parole, un rôle central", a-t-il affirmé. Pour lui, "une assemblée pléthorique est en fait une assemblée inaudible".
Fusionner conseil général et conseil régional. Autre proposition : Nicolas Sarkozy souhaite fusionner à nouveau conseil général et conseil régional, une réforme effectuée sous son quinquennat mais défaite par la gauche. "Nous demanderons aux Français de trancher la question des deux niveaux d'administration en toute clarté".
"Oui au gaz de schiste". "Je ne peux pas accepter que les Etats-Unis soient devenus du point de vue de l'énergie indépendants grâce au gaz de schiste et que la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie alors que le chômage ravage tant de nos territoires et tant de nos familles, c'est inacceptable", a lancé l'ancien chef de l'Etat. Et ce dernier de poursuivre : "Je souhaite clairement que nous réfléchissions aux conséquences du principe de précaution auquel je préférerai toujours le principe de responsabilité",
Aucune clarification sur le mariage gay. En revanche, la clarification que certains auraient pu attendre sur la question du mariage homosexuel n'est pas venue. Nicolas Sarkozy s'est contenté d'appeler à protéger "la famille", "une nécessité vitale pour l'homme". "La façon dont furent traités les familles fut indécente", a-t-il critiqué, sans pour autant se prononcer directement sur la loi Taubira.
Fin du discours. La Marseillaise est lancée, Sarkozy est rejoint par sa garde rapprochée pic.twitter.com/h1lMGqs6EZ— Louis Hausalter (@LouisHausalter) 25 Septembre 2014