La méthode Ayrault plaît à Force ouvrière. Mardi, Jean-Claude Mailly, secrétaire général du syndicat, sera reçu pendant une heure par Jean-Marc Ayrault, comme quatre autres patrons de syndicats, et trois présidents d'organisations patronales. Pour Jean-Claude Mailly, ce dialogue social mené à Matignon et non à l'Elysée est "plus sain". "Si c'est cela, c'est un bon changement", a-t-il estimé lundi sur Europe 1.
Le patron de FO a notamment cité le conflit autour de la réforme des retraites, lors duquel "le conflit était avec le président" Nicolas Sarkozy. La modification de cette réforme devrait d'ailleurs figurer au menu de la rencontre de mardi. Le gouvernement entend rétablir la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler tôt.
Périodes cotisées et validées
Le gouvernement souhaite prendre en compte dans le calcul les périodes cotisées, qui ne prennent pas en compte certaines périodes (chômage, certains arrêts maladies ou congés-maternité). Celles-ci sont en revanche prises en compte dans les périodes dites "validées". "Nous demandons à ce que ce soit les périodes cotisées et validées, c'est un question de solidarité pour tout le monde", estime Jean-Claude Mailly.
FO entend aussi mettre sur la table la question d'une revalorisation du Smic. Sur Europe 1, Jean-Claude Mailly a plaidé pour un "coup de pouce, le plus élevé possible", soulignant que la dernière hausse datait de 6 ans et n'avait été que de 0,3%. Il souhaite aussi que "dans les branches où il y a des minima inférieurs au Smic, qu'il y ait renégociation et que le ministre du Travail convoque les parties".
Jean-Claude Mailly entend aussi défendre un objectif à plus long terme : un Smic égal à 80% du salaire médian. "Aujourd'hui, cela représenterait 240 euros d'augmentation nette par moi, mais ce serait bien qu'il y ait cet objectif", a-t-il insisté.
Un nouveau commissariat au plan
Autre piste évoquée par le patron de FO : celle d'un retour du commissariat au plan. Cet organisme, créé après la Seconde Guerre Mondiale et supprimé en 2006, avait pour rôle de définir la stratégie économique du pays.
Pour le syndicaliste, il s'agit d'un "lieu où l'on peut discuter de tout, de manière démocratique et sans ambiguïté". "Aujourd'hui, on nous crée des bidules spécialisés partout, on perd ce qui est interministériel".