Le contexte. François Hollande va se rendre à Leipzig, en Allemagne, jeudi, pour les 150 ans du SPD, le parti de gauche allemand. A droite, nombreux sont ceux qui estiment que le président n’a pas sa place dans cette réunion, arguant qu’il fait ainsi campagne contre la chancelière Angela Merkel. Un avis que ne partage pas Caroline Roux.
A LIRE AUSSI : Comment Hollande veut relancer l’Europe
>> Pour l’éditorialiste politique d’Europe 1, plus qu’un meeting politicien, c’est à "l’anniversaire du plus vieux parti d’Allemagne et d’Europe" qu’assistera le chef de l’Etat.
Une bien étrange photo. Imaginez François Hollande entouré de Nicolas Sarkozy et du chef du principal parti de l’opposition, Jean François Copé. Incongrue en France, la photo aura bien lieu en Allemagne, où Angela Merkel s’affichera tout sourire aux côtés de son adversaire social démocrate, Sigmar Gabriel, et du président allemand Joachim Gauck. En Allemagne, les coalitions successives ont adouci les clivages…
Merkel ne lui manquerait pas… Le discours présidentiel vantera - comme lors de sa dernière conférence de presse - la solidité de l’amitié franco-allemande. C’est une nécessité. Mais François Hollande dressera également des louanges au SPD, ce qui ne manquera pas d’alimenter la chronique de son histoire (tourmentée) avec Angela Merkel. Une défaite de cette dernière ne le chagrinerait pas - c’est un euphémisme.
Mais pas question d’œuvrer en ce sens. Le PS est chargé de porter le fer, ce qu’il a déjà commencé à faire. François Hollande a d’autres priorités : relancer la croissance de la zone euro, ce qui ne peut se faire sans le concours de Berlin. Donc jeudi, il s’attèlera essentiellement à conter cette belle histoire européenne, louera Willy Brandt et le chrétien démocrate Konrad Adenauer. Surtout ne fâcher personne.
>> A LIRE AUSSI : Quand le PS "pète les plombs" sur l'Allemagne