Mardi, à l'Assemblée nationale, la conférence des présidents a formellement lancé le groupe parlementaire de François Fillon, présent à la réunion - assis à côté de Christian Jacob - aux côtés des six autres présidents. Mais que va concrètement changer ce groupe ?
Pour François Fillon. En tant que président d’un groupe parlementaire, qui regroupe 72 élus, François Fillon bénéficiera, dès mardi après-midi, de nombreuses prérogatives. L’ancien Premier ministre aura ainsi droit à un chauffeur, mais surtout à une équipe de collaborateurs rémunérés par le R-UMP… mais dont les fonds nécessaires aux embauches sont fournis par l’Assemblée nationale. Un bon moyen de se constituer un petit noyau de fidèles en ces temps de lutte interne…
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Sa position de président de groupe va également faire de François Fillon un personnage central de l’hémicycle. Il pourra notamment demander une suspension de séance, une vérification du quorum lors d'un vote ou exiger un scrutin public. Surtout, il sera membre de droit de la Conférence des présidents, qui se réunit chaque semaine autour du président de l'Assemblée, pour débattre de l'ordre du jour.
Le temps de parole. Jean-François Copé ne sera pas le seul opposant en chef de la politique du gouvernement. Lors des débats qui se tiendront dans l’Hémicycle, "il y aura un partage du temps de parole entre le groupe UMP et le groupe R-UMP avec une légère augmentation du temps pour les textes dans le cadre des discussions générales", a annoncé Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale. A partir de mercredi, quatre questions seront accordées au groupe UMP présidé par Christian Jacob et deux au R-UMP présidé par François Fillon, a-t-il par ailleurs indiqué.
Mais pas de déménagement en vue. C’était une des questions qui taraudaient les cadres du mouvement : l’UMP allait-elle être physiquement scindée en deux devant la représentation nationale ? Selon Claude Bartolone, la réponse est non. Christian Jacob et François Fillon ont en effet convenu de ne pas procéder à un changement des sièges. "J'ai l'impression que pour le moment ils ont passé un accord pour que l'on ne change pas les places dans l'hémicycle", a confirmé Claude Bartolone.
Commission d’enquête. C’est un privilège inhérent à chaque groupe. François Fillon devra toutefois attendre un peu. Ce n'est en effet qu'en octobre 2013, à l'ouverture de la prochaine session ordinaire de l'Assemblée nationale, que le R-UMP pourra jouir de tous ses droits : journée consacrée à ses propositions dans l'hémicycle et possibilité d'obtenir une commission d'enquête, notamment. Mais d'ici là, "je pense que nous aurons à suivre encore de nombreux épisodes de ce fâcheux feuilleton", a conclu Claude Bartolone.