Pierre Le Ménahès, le syndicaliste CGT, Nathalie Perriot, la jeune diplômée au chômage, Jimmy Bills, le chef d'entreprise... L'an dernier, ces trois anonymes faisaient partie du panel de onze Français, choisis pour interroger le chef de l'Etat sur TF1. Alors que Nicolas Sarkozy s'apprête à renouveler l'exercice, Europe 1 a retrouvé les premiers "intervieweurs".
"Avec Nicolas Sarkozy, c'est un jour sans fin"
Perfecto en cuir et petites lunettes, Pierre Le Ménahès s'était frotté plutôt durement à Nicolas Sarkozy. Le syndicaliste CGT, ouvrier d'une filiale de Renault en Bretagne, avait interpellé le chef de l'Etat au sujet des délocalisations. L'échange avait été tendu. Un an après, rien n'a changé pour Pierre Le Ménahès. "Contrairement à l'idée que les années se suivent et ne se ressemblent pas, avec Nicolas Sarkozy, c'est un jour sans fin", dit-il au micro d'Europe 1.
Pierre Le Menahès juge sévèrement la politique menée par Nicolas Sarkozy :
Désillusion également du côté de Nathalie Perriot. Cette jeune diplômé de 26 ans, titulaire d'un Bac +5, était au chômage à l'époque de l'émission. Sur le plateau, Nicolas Sarkozy l'avait longuement interrogée sur son parcours. Et hors antenne, il lui avait même présenté son conseiller en communication, avec la promesse qu'il l'aiderait dans sa recherche d'emploi.
Pas d’aide présidentielle
Si aujourd'hui elle travaille, en intérim, ça n'est pas grâce à un quelconque coup de pouce présidentiel. Reçue une semaine après l'émission par le conseiller de Nicolas Sarkozy, l'aide promise n'a pas duré. Après trois semaines, "plus rien", raconte Nathalie Perriot. "Ca sonne dans le vide sur son portable, à son secrétariat on me dit qu'il est occupé et les mails, on ne répond pas", explique la jeune femme déçue.
Bernadette Tessadri a elle aussi rapidement déchanté après l'émission. Cette caissière de Montpellier était venue parler de pouvoir d'achat. Payée au Smic, elle voulait faire des heures supplémentaires pour "gagner plus". Mais son intervention a été très mal vue par son employeur ainsi que par ses collègues. "Pendant 15 jours, on m'a fait la tête", raconte-t-elle sur Europe 1.
L’intervention de Bernadette Tessadri sur TF1 a été mal vue par ses collègues :
"J’ai un peu pesé sur la réflexion de Nicolas Sarkozy"
Jimmy Bills, le patron nordiste, est le seul vraiment content après son passage dans l'émission. Chef d'une entreprise de transport routier, il avait demandé à Nicolas Sarkozy l'annulation de la taxe carbone. "J'ai donc été très étonné d'entendre deux ou trois mois plus tard que l'Etat avait décidé d'annuler purement et simplement cette taxe", dit-il sur Europe 1. Jimmy Bills estime avoir "pesé un petit peu" sur la réflexion du chef de l'Etat.
Les onze intervieweurs d’un soir seront devant leur télévision jeudi soir pour regarder la seconde émission avec Nicolas Sarkozy. TF1 avait émis l’idée de les faire revenir sur le plateau. Une proposition non retenue par l’Elysée…