L’INFO. Depuis que François Hollande a recadré ses ministres, y compris le premier d'entre eux d'ailleurs, sur la réforme de l’assurance chômage, tout le monde surveille du coin de l’œil le couple qu’il forme avec Manuel Valls. Certains ont même un scénario en tête très clair : pour eux, le Premier ministre ne finira pas le quinquennat à Matignon.
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Des élections fatales. Au sein du gouvernement, plusieurs ministres développent ce genre de scénario en coulisses et, forcément, cela retient l’attention de ceux à qui ils se confient. Car ils en ont certains : Manuel Valls quittera ses fonctions après les élections départementales de mars 2015 et les régionales de décembre, dont les résultats s’annoncent mauvais pour la majorité.
Cazeneuve, le profil parfait. Mieux, ses ministres ont même déjà en tête le nom du troisième Premier ministre de la mandature : Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’Intérieur, proche du chef de l’Etat, est jugé raccord sur la ligne politique, loyal et sans ambition présidentielle. Le profil parfait. Et faire fuiter son nom, c’est aussi un moyen de mettre la pression sur Manuel Valls. Une façon de lui dire que nul n’est irremplaçable.
Hollande veut garder la main. A Matignon, on assure que les deux têtes de l’exécutif ont une ambition commune : faire gagner la gauche réaliste. A l’Elysée, le ton est plus ferme, c’est un peu "je décide, il exécute". Le chef de l’Etat considère que son Premier ministre n’a fait qu’appliquer à la lettre ce qu’il avait dit lui même lors de sa conférence de presse du 14 janvier. Car François Hollande ne laissera pas s’installer l’idée que c’est Manuel Valls qui a le pied sur l’accélérateur de la réforme.