"Personne n'est protégé dans le gouvernement. Personne n'a d'immunité". En mettant tous ses ministres dans le même sac, François Hollande a engendré stress et inquiétude. C’était un de ses objectifs. Depuis, dans les ministères, chacun est sur le qui-vive et tout le monde s’active pour, au choix, garder sa place ou gravir les échelons.
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Réactivité. "Dans les jours et les semaines qui viennent, les ministres vont se bousculer sur le terrain et dans les médias", a glissé un conseiller ministériel à Europe 1. Tout est dit. Mercredi, alors que la plupart des membres du gouvernement étaient à l’Arc de Triomphe pour les célébrations du 8 mai, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a tenu une conférence de presse sur le premier cas de virus proche du SRAS détecté en France. Une opération de com’ montée en urgence, en plein jour férié.
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Omniprésence. "Je vais prendre quelques jours de repos", a annoncé Michel Sapin, mardi, sur Europe 1. Si ce très proche du chef de l’Etat peut (vraisemblablement) dormir sur ses deux oreilles, tout le monde ne peut pas en dire autant. Pierre Moscovici n’aura ainsi pas droit, lui, à un week-end prolongé. Il sera vendredi en Angleterre pour une réunion des ministres européens des Affaires étrangères. Un déplacement que l’entourage du ministre de l’Economie s’est empressé de communiquer aux journalistes. Certains avaient même anticipé l’annonce du chef de l’Etat, comme Aurélie Filippetti, qui s’est prêté au jeu du reportage photo pour Paris Match et a donné un entretien à Elle, ou encore Marylise Lebranchu, qui multiplie les visites de terrain.
Story telling. La scène, surréaliste, a marqué les esprits, et c’était son seule objectif. Mercredi, à la fin des célébrations du 8 mai, Manuel Valls et Arnaud Montebourg se sont esquivé en direction des Champs Elysées, à pied, suivi par une meute de caméras. Au programme : sourires forcés, poignées de main à tout va, halte en terrasse pour boire un café, photo avec les enfants… L’opération de communication est grossière. Le tenant de l’aile gauche du gouvernement, Arnaud Montebourg, qui fraternise avec le plus "à droite", Manuel Valls, c’est donc le signe que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes au sein de l’équipe Ayrault. "Quand ça tangue, chacun essaye de sauver son poste, pendant que d’autres consolident leur position", ironise un conseiller.
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